Mon Samedi au Forum Fnac Livres

Il y a quelques jours je vous avais parlé des festivals littéraires qui m’intéressaient, dont la première édition du Forum Fnac Livres, qui a lieu ce week-end. En raison d’un planning chargé, je ne m’y suis pas rendue vendredi et je n’irai pas non plus aujourd’hui dimanche, mais j’y ai passé un excellent samedi!

A l’heure à laquelle je suis arrivée, il n’y avait vraiment pas foule, et j’ai donc pu me balader tranquillement, en compagnie de Laure de Micmélo, au Carreau du Temple, un très beau lieu spacieux, décoré de façon sobre et efficace. Un espace dédié à la librairie, un espace pour les dédicaces, et un espace conférence pour les rencontres. Dommage, je n’ai pas profité des balades dans Paris en bus vintage avec Sorj Chalandon ou Olivier Bourdeaut

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Plusieurs auteurs de premier plan étaient en dédicace ce samedi et comme en début d’après-midi il n’y avait pas grand monde, c’était l’occasion de pouvoir accéder facilement et rapidement aux écrivains et de pouvoir échanger avec eux. Le beau Laurent Gaudé semblait avoir du succès, je lui aurais bien fait dédicacé mon « Soleil des Scorta » en version illustrée, mais vu le très grand format du livre, j’aurais dû venir avec un sac à dos!

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J’ai bien apprécié les murs où l’on pouvait mettre des post-its sur des couvertures de livres pour donner notre avis sur ces ouvrages… je l’ai fait pour « Profession du Père » et « En attendant Bojangles »

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Moi c’était mon cher Sorj Chalandon qui m’intéressait et j’avais apporté mon « Profession du Père » pour me le faire dédicacer, le quatrième livre de cet auteur pour lequel j’ai une dédicace après celle du « Quatrième Mur » obtenue en 2014 au Salon du Livre, et celles qu’Enna m’avait obtenues pour Une Promesse et Le Petit Bonzi.

Sorj Chalandon a été adorable comme toujours, c’est un auteur qui met à l’aise, qui fait la conversation, qui blague, qui se livre, c’est un vrai bonheur de le rencontrer! Il m’a demandé si je venais d’acheter « Profession du Père », je me suis exclamée que je l’avais lu dès sa sortie il y a donc un an, et qu’un an sans nouveau livre de Sorj Chalandon c’était très long! Il m’a alors révélé qu’il travaillait actuellement sur un nouveau livre – beaucoup plus fictionnel – qui s’appellera a priori « La Veille » et dont il a déjà écrit 170 pages. Nous avons un peu discuté de « Profession du Père » et il m’a dit que quasiment tout était vrai dans ce roman, à part le fait d’être fils unique (il a un frère) et le fait de braquer le pistolet sur son père. Il avait hésité avant de parler de l’embrigadement de son camarade de classe -qui s’est vraiment produit – mais n’aurait pas trouvé honnête de le passer sous silence, même s’il n’est pas fier de cet épisode. J’ai mentionné une excellente interview qui permet vraiment de mieux comprendre son oeuvre, et effectivement il s’en souvenait très bien et m’a confié qu’il trouvait après coup qu’il s’était un peu trop livré dans cette interview! Pour finir, il a gentiment accepté de poser pour une petite photo prise par Laure – en fait j’en ai eu 10 🙂

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J’ai assisté à deux rencontres : une avec Laurent Mauvignier, pour la sortie de « Continuer », animée par Julien Bisson de Lire, et une avec Valentine Goby et Véronique Ovaldé, pour les sorties respectives d' »Un paquebot dans les arbres » et de « Soyez imprudents les enfants », animée par Pascale Frey de ELLE.

Ce qui est terrible avec les rencontres, c’est que même quand on ne connait pas vraiment l’auteur et qu’on ne s’intéresse pas vraiment au livre, on repart avec la furieuse envie d’acheter l’ouvrage et de le dévorer!

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J’ai trouvé Laurent Mauvignier très intéressant, très agréable à écouter. Je ne savais pas de quoi parlait son roman- une femme qui part dans les montagnes kirghizes avec son fils, un voyage de la dernière chance pour tenter de sauver cet adolescent en perdition – mais j’ai apprécié ce qu’il en a dit. J’ai aimé qu’il questionne notre capacité de pardon, et le statut de victime – on n’est pas une victime simplement à un instant T mais toute notre vie, et c’est aussi quelque chose qui impacte ce que nous transmettons à nos enfants. Pourtant nous pouvons évoluer, nous ne serons pas définitivement ce que nous sommes actuellement. Il a qualifié « Continuer » de roman féministe, mais aussi de roman optimiste. en des temps troublés où il est difficile de résister à la peur et à la haine avec les attentats, et où de plus en plus de jeunes se tournent vers l’extrême-droite. Un roman étonnamment optimiste vu l’époque, car on n’a plus le choix : notre urgence à vivre est en jeu. Il a fait référence à Samuel Beckett – l’adolescent du roman s’appelle Samuel- en disant que la littérature est un passeport de survie, à Bowie – mort 10 jours après la fin de l’écriture du roman – et sa chanson « Heroes » où tout le monde peut être un héros juste pour une journée, et à Giacometti dont les sculptures représentent des humains attaqués et rongés, mais qui continuent à tenir debout.

La rencontre avec Valentine Goby – dont je vais bientôt lire le nouveau roman – et Véronique Ovaldé m’a beaucoup plu également. Les deux auteures se connaissent bien car Véronique Ovaldé a été l’éditrice de Valentine Goby!

Valentine Goby a expliqué que la plupart de ses romans partent du réel, de personnes qu’elles a rencontrées. Il y a un lien entre son précédent livre  » Kinderzimmer » et « Un paquebot dans les arbres » car la Mathilde du nouveau roman (une jeune fille dont les parents contractent la tuberculose dans les années 50) est inspirée d’une amie de celle qui, bébé né à Ravensbrück, a inspiré l’écriture de « Kinderzimmer ». Le « paquebot » du titre représente le sanatorium où les parents sont envoyés – Valentine Goby a ainsi visité un sanatorium désaffecté et a appris qu’il avait également servi de camp d’internement pour des personnes qui furent ensuite déportées à Ravensbrück…

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Même si les nouveaux romans de ces deux auteures sont très différents, ils mettent en scène deux jeunes filles et deux histoires de famille. Deux histoires de courage de femmes, et de droit à disposer de soi-même, ce dernier thème étant une « idée fixe » pour Véronique Ovaldé. Celle-ci s’est inspirée du « Hussard sur le Toit » de Jean Giono pour le titre  » Soyez imprudents les enfants », avec une lettre de la mère du hussard qui l’enjoint à être « le plus imprudent possible », c’est-à-dire de ne pas céder à la peur, celle de bouger, de mettre en colère, de décevoir.

Véronique Ovaldé a évoqué les légendes familiales, des choses à la base vraies, mais qui ont été grossies et déformées comme cette histoire de sa grand-mère faisant Paris-Bordeaux pendant l’Exode, à pied, suivie par neuf enfants, avec une chevelure qui touchait le sol. A son avis, une histoire fausse, mais qui lui quand même transmis l’image d’une femme forte et flamboyante, ce qui devait être vraiment le cas.

Valentine Goby a également expliqué ce qu’était pour elle le « pouvoir de la fiction » – le titre de cette rencontre- une altérité sans le jugement. Dans la vraie vie, il est difficile de rencontrer une personne sans la juger hâtivement, car il n’y a pas le temps d’approfondir et de vraiment connaitre quelqu’un. En écrivant, comme elle l’a fait pendant 2 ans sur un bourreau dans « Qui touche à mon corps je le tue », elle a appris à le connaître en tant que mari, père attentif, passionné de vélo…

Mais cet après-midi, partagé avec Laure, fut aussi l’occasion de rencontrer « en vrai » Stephie – avec qui j’ai pu échanger sur son roman « Presque jeune, presque jolie, de nouveau célibataire » bientôt chroniqué sur le blog – Noukette, Séverine, et Jérôme. Et c’est toujours un vrai plaisir de passer du virtuel au réel!

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J’ai donc trouvé que cette première édition du Forum Fnac Livres était une vraie réussite, que ce soit pour le lieu choisi, l’organisation des rencontres et des dédicaces, et les auteurs invités. Le salon se poursuit aujourd’hui, n’hésitez surtout pas à y aller, pour voir Laurent Binet, le lauréat du Prix Fnac 2016 Gaël Faye, Camille Laurens et bien d’autres encore… (Programme des dédicaces et des rencontres ici) En tout cas, je rempilerai avec plaisir l’an prochain!

La suite le week-end prochain avec le Festival America! 

31 commentaires sur “Mon Samedi au Forum Fnac Livres

    1. dans deux ans, on fera les 2 et on passera la semaine à Paris !

      merci Eva pour ce beau retour ! j’adore Valentine Goby donc je vais lire son roman c’est certain – et ici on pouvait apporter ses livres pour les faire dédicacer, c’est sympa !

  1. Entre le bus des années 30 avec Olivier Bourdeault, une rencontre en tout petit comité avec Valentine Goby, un repas avec de charmantes blogueuses, j’ai passé une bien belle journée. Cerise sur le gâteau, j’ai enfin eu la chance de rencontrer en vrai ! Le samedi parfait, quoi 😉

  2. On s’est sûrement croisées… j’ai assisté à la rencontre avec Goby et Ovaldé, avec Jerôme, Noukette et Stéphie pas loin, croisé plusieurs fois Leiloona Alexandra et d’autres, raté certains, je le sais maintenant, et pris le bus avec sorj Chalandon, yes!
    Samedi : festival america!

  3. Je ne connaissais pas du tout cet événement. Ça à l’air pas mal, on dirait un petit salon du Livre (qui est également un événement auquel j’aime bien aller, mais où je trouve qu’il y a vite trop de monde pour que ce soit agréable). Je me guetterai l’an prochain.

    1. oui, un petit salon du livre, mais gratuit, aéré, dans un beau cadre, et en plein Paris!
      pareil que toi, je trouve qu’il y a trop de monde, trop de bruit, ça fait hangar et ça fatigue!

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