Pike – Benjamin Whitmer

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J’avais été assez perturbée par ma lecture de « Corrosion «  de Jon Bassoff, et c’est Léa qui m’avait conseillé de lire « Pike », « plus lumineux » selon elle. Et en effet, si « Pike » est un roman vraiment très noir, où la violence est partout, tout le temps, où personne n’est épargné, que ce soit dans le présent comme dans le passé, il y a quand même de la tendresse et de l’espoir dans ce livre.

Pike, c’est un ancien truand, aujourd’hui plus ou moins rangé des affaires. Mais lorsqu’il apprend la mort de Sarah, sa fille dont il ne s’est jamais occupé, et qu’il n’a pas vue depuis des années, il décide d’en savoir plus sur les circonstances de son décès, à tout prix. Pike découvre également qu’il a une petite-fille, Wendy, âgée de douze ans, dont il récupère la garde. La route du grand-père et de la petite-fille croise celle d’un flic violent et ripoux, Derrick Krieger, qui semble s’intéresser de près à Wendy, ce qui provoque la colère de Pike…
Pike est un homme qui a été un vrai salopard, qui battait sa femme, qui ne s’est jamais occupé de sa fille, mais qui fait de son mieux pour se réinsérer dans la société. Il a un vrai travail dans la réfection des bâtiments, il a pris sous son aile un jeune homme sympathique et attachant, Rory, qui a une histoire familiale traumatisante, et même s’il ne sait pas vraiment quoi faire de cette petite-fille défiante arrivée dans sa vie sans prévenir, il va faire de son mieux pour s’en occuper.
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Benjamin Whitmer
Les personnages créés par Benjamin Whitmer sont tous très intéressants – leur psychologie est fouillée, et il n’y a pas de manichéisme. Même Derrick Krieger, qui est le flic salaud ultime, a certains principes – certes, qu’il applique avec une violence rare, mais des principes quand même.  L’auteur fait en sorte que l’on s’attache à eux, notamment Rory et Wendy. La langue utilisée est une vraie langue de roman noir, pleine de jurons et de métaphores crasseuses, parfois d’ailleurs un peu  exagérées, La violence est présente quasiment à toutes les pages de ce roman divisé en de nombreux chapitres très courts. Une violence extrême, mais qui m’a moins choquée que celle de « Corrosion », car autant celle de « Corrosion » était produite par un cerveau malade, autant celle-ci a une certaine logique, même s’il y a des dérives gratuites. C’est d’ailleurs ce que je pourrais reprocher à « Pike » : la gratuité d’une grande partie de l’intrigue, qui m’a fait dire à la fin « tout ça pour ça? » Mais c’est peut-être ça aussi qui fait la force du livre, qui met en avant l’absurdité de la violence.
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« Pike » de Benjamin Whitmer est un roman noir passionnant, basé sur des personnages riches et attachants. La violence y est omni-présente mais elle est très bien intégrée au roman, qui n’est pas exempt d’une certaine tendresse. Le dénouement de « Pike » m’a un peu déstabilisée, mais c’est un roman que j’ai aimé et qui m’a donné envie de découvrir l’autre roman de l’auteur, « Cry Father », que je me suis déjà procuré!
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Publié le 13 Septembre 2012 aux Editions Gallmeister, traduit par Jacques Mailhos, 263 pages.
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4e participation au Challenge Gallmeister organisé par Lea TouchBook.

8 commentaires sur “Pike – Benjamin Whitmer

  1. Je dois lire Cry Father acheté le jour de ma rencontre avec Benjamin Whitmer (et dédicacé) et j'avais bcp aimé Pike. Du noir, en interview, il confirme tout ce qu'il dit dans le bouquin … 🙂

  2. @ Clara : oui si tu n'as pas envie de violence, passe ton tour pour le moment ^^

    @ Marie-Claude : ah génial, contente que tu aies adoré Cry Father, j'ai donc hâte de le lire 🙂

    @ Noukette : il y a quand même la relation grand-père/petite-fille qui est intéressante..

    @ Léa : merci à toi pour ce bon conseil et pour ton implication sans faille dans le challenge 🙂

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