Je suis fascinée par l’histoire des six sœurs Mitford, aristocrates anglaises qui, chacune, défrayeront la chronique en termes d’engagement politique et de relations amoureuses.
Marie Benedict se concentre dans « L’Affaire Mitford » sur trois des sœurs, Nancy (écrivaine à succès), Diana et Unity. Les autres sœurs et le frère, Tom, sont plus en retrait.
L’histoire se déroule durant une période charnière, qui voit l’Europe s’embraser. Diana, mariée à l’héritier Guiness, mère de deux enfants, tombe éperdument amoureuse d’Oswald Mosley, le leader du parti fasciste britannique. Elle se lance à corps perdu dans la politique à ses côtés et cherche le soutien du nouveau leader de l’Allemagne, Adolf Hitler. Sa sœur Unity (dont le deuxième prénom est Walkyrie et qui est née à Swastika, cela ne s’invente pas), un peu instable, vite exaltée et qui vit dans l’ombre de sa magnifique sœur, devient bientôt une grande admiratrice du régime nazi et une fervente amoureuse d’Hitler. Nancy est catastrophée et fait son possible pour les empêcher de nuire en avertissant un cousin de la famille, un certain Winston Churchill.
J’ai eu un peu de mal à entrer dans ce livre et puis j’ai été happée par cette intrigue que je connaissais pourtant déjà. Le contexte géopolitique est explosif et les personnalités et convictions des sœurs, qui paradoxalement s’adorent et sont très proches, sont si différentes que les charges psychologique et historique sont très fortes. D’ailleurs, on retient essentiellement du Royaume-Uni le courage et la résistance de Churchill face aux bombes nazies en oubliant qu’il y avait un mouvement fasciste très dynamique avant qu’il ne soit neutralisé.
Le livre se lit tout seul et je n’ai pas boudé mon plaisir de retrouver les incroyables sœurs Mitford (et les trois autres, même si elles tiennent ici des rôles secondaires valent aussi leur pesant de cacahuètes !)
Une bonne introduction à leur histoire ! Je vous conseille d’ailleurs l’excellente biographie « Ces extravagantes sœurs Mitford » que leur a consacré Annick Le Floc’hmoan.
Publié en Septembre 2023 aux Presses de la Cité, traduit par Nathalie Serval, en poche chez 10/18, 384 pages.