Rose et sa sœur Aki sont des nisei, des Américaines nées de parents immigrés japonais (qu’on appelle des issei). Les deux jeunes filles grandissent à Tropico en Californie et Aki vit dans l’ombre de son aînée, belle et charismatique, qu’elle admire beaucoup.
En Décembre 1941, leur vie relativement tranquille et confortable est bouleversée lorsque les Japonais attaquent les Américains à Pearl Harbor : à la suite de cet événement, les deux sœurs et leurs parents sont internés dans un camp. Deux ans plus tard, certains nippo-américains commencent à être libérés, mais de manière réglementée- par exemple, ils ne peuvent pas rester en Californie, mais il leur est possible de s’installer dans des villes industrielles qui cherchent de la main d’œuvre, notamment Chicago.
Rose est la première de la famille à partir, Aki et ses parents la rejoignent six mois plus tard … pour apprendre qu’elle est décédée la veille de leur arrivée, heurtée par un métro. Si l’enquête conclut au suicide, Aki, qui a appris des informations sidérantes sur Rose, est convaincue que sa sœur a été assassinée…
J’ai vraiment beaucoup aimé « Ma sœur est morte à Chicago », à la fois enquête policière mais aussi roman d’apprentissage, où Aki, la narratrice, prend son indépendance et raconte la vie de sa famille, qui a tout perdu pendant la guerre- maison, travail, statut, même le droit de vivre dans l’état où elle résidait depuis plus de vingt ans- et qui doit tout reconstruire à 3000 km de là, entre défiance et pauvreté mais aussi gestes de solidarité et nouvelles perspectives pour Aki. A part « Certaines n’avaient jamais vu la mer », je n’avais jamais lu de livre se déroulant dans la communauté nippo-americaine, et encore moins de polar, et ce livre, bien ficelé et porté par une héroïne attachante a été une bouffée d’air frais!
Une excellente surprise qui me donne envie de découvrir d’autres livres de Naomi Hirahara!
Publié en Octobre 2022 chez 10/18, traduit par Pascale Haas, 360 pages.
