Comme de nombreux adolescents j’avais dévoré l’histoire de Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée…qui est d’ailleurs le seul livre que j’aie lu en allemand…
35 ans après sa sortie, le livre sur la « junkie la plus célèbre d’Allemagne » est toujours aussi culte, tout comme d’ailleurs le personnage de Christiane F.
« Moi Christiane F. La Vie Malgré Tout » raconte ce qu’il s’est passé après la parution du best-seller, à la fin duquel Christiane était envoyée vivre dans un village auprès de ses grands-parents, afin de se libérer de la « scène » berlinoise. Ce livre répond donc à des interrogations réelles de la part des lecteurs, un « qu’est-elle devenue? » d’autant plus pertinent que les débuts dans la vie de Christiane laissaient présager une vie assez difficile, même si je crois en la résilience…
J’ai donc lu cette autobiographie avec curiosité mais comme je m’en doutais un peu, il est assez difficile de passer après une histoire aussi passionnante que celle racontée dans le premier volume, où tous les ingrédients étaient réunis: adolescence, sexe, liberté, drogues, rock&roll, histoire d’amour passionnée, sans compter la fascination un brin morbide pour les détails glauques concernant la prostitution et l’addiction à l’héroïne.
De la drogue il y en a toujours, des détails glauques également…Christiane continue de vivre des droits d’auteur du livre, dont elle touche un tiers, et n’a donc jamais vraiment manqué d’argent, mais elle n’a jamais réussi, malgré l’aide apportée par des amis fidèles notamment les Keel, patrons de la maison d’édition suisse Diogenes qui avait publié « Le Parfum » de Süskind, à vaincre ses vieux démons: drogue, prison, mauvaises fréquentations, mauvais choix en matière d’hommes, maladies…même si à la naissance de son fils, elle arrive grosso modo à reprendre sa vie en main jusqu’à ce que son fils lui soit enlevé à l’âge de 11 ans pour être placé en famille d’accueil.
L’oralité du texte, sans doute parce qu’il correspond à la retranscription d’entretiens de Christiane F. avec la journaliste Sonja Vukovic, rend le récit plus vivant, mais je n’ai pas trouvé qu’il le mettait vraiment en valeur, tout comme les avis très personnels de Christiane sur la prison, les hommes, l’éducation des enfants…
Le personnage de Christiane reste néanmoins attachant, et je ne pense pas qu’on puisse lire ce livre sans vraiment souhaiter qu’elle s’en sorte et qu’elle ait enfin une vie heureuse et harmonieuse.
Ce n’est ni de la grande littérature ni un récit extrêmement passionnant, même s’il se lit très bien, mais il reste bien évidemment intéressant pour les aficionados de « Moi Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée ».
Je ne l'ai pas lu mais j'avais vu le film. J'avais été plus marquée par L'herbe bleue (et puis j'ai découvert que L'herbe bleue était une supercherie).
avant de lire "Christiane F." je pensais que c'était comme L'Herbe Bleue, un roman vendu comme un document. Puis j'ai lu la version allemande du livre, avec les photos des protagonistes et là j'ai compris que c'était un véritable témoignage.
Je l'avais lu ado, il m'avait beaucoup marquée, mais je ne crois pas être intéressée par ce qu'elle est devenue, ça ressemble toujours au livre de trop ce genre d'opus….
c'est un peu ça, malheureusement… un bon gros article aurait sans doute suffi…