Tokyo Detective – Jake Adelstein

Si je n’ai toujours pas ouvert Tokyo Vice de Jake Adelstein (dans ma pal depuis des lustres, bien que j’aie vu la première saison de la série tv), cela ne m’a pas freinée pour lire la suite, Tokyo Détective, dans le cadre du prix du meilleur polar Points, et ceci sans aucun problème de compréhension.

Jake Adelstein n’est plus journaliste d’investigation mais s’est reconverti en détective privé. Il est surtout sollicité par des hommes d’affaires pour vérifier que les entreprises avec lesquelles ils souhaitent travailler ne servent pas de sociétés-écrans à des yakuzas…

Avec l’auteur américain, qui a passé des dizaines d’années au Japon, et parle couramment la langue, on découvre – dans ce qui n’est pas un polar mais bien un document- le pays sous un autre angle que celui dont on a l’habitude. Il n’y a rien de kawai ou de polissé dans ce que décrit Adelstein, au contraire il nous plonge dans le côté obscur du Japon: yakuzas (même si des lois ont bien réduit leur champs des possibles), corruption, fraudes, violence …

Jake Adelstein connaît assurément son sujet et il évoque nombre de sujets édifiants – comme la façon dont le Japon a longtemps traité les Coréens vivant sur son territoire, l’industrie du pachinko, la gestion de la catastrophe nucléaire de Fukushima, l’organisation des jeux olympiques …

L’auteur évoque également sa vie personnelle, et sa relation, très touchante d’ailleurs, avec sa collaboratrice Michiel, dont il trace un très beau portrait.

Tout est très intéressant mais il m’a manqué une vraie structure narrative dans ce récit ainsi qu’un meilleur équilibre entre les différents sujets : il y a par exemple énormément de détails administratifs autour de ses investigations pour vérifier qui se cache derrière une entreprise, alors que d’autres thèmes sont vite expédiés.

J’ai parfois eu l’impression de lire un recueil d’articles divers et variés – même s’il y a bien un fil conducteur -plutôt qu’un livre dans toute son unité.

Publié en Mars 2023 chez Marchialy, traduit par Doug Headline, en poche chez Points, 384 pages.

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