Refus de Mémoire – Sara Paretsky

Sara Paretsky est connue pour sa série policière mettant en scène la détective V.I. Warshawski. En quarante ans, elle a publié une vingtaine de tomes dont seulement une poignée sont traduits en français. Je n’avais encore jamais lu cette autrice, dont j’ai découvert ce roman à l’occasion d’une brocante.

« Refus de mémoire » évoque des thématiques toujours d’actualité, vingt-cinq ans après sa publication. A la fin des années 90, Chicago est secoué par de nombreuses manifestations. Des associations juives réclament que les banques et les compagnies d’assurance fassent toute la lumière sur l’argent des comptes en déshérence et polices d’assurance des victimes de la Shoah, tandis que des associations afro-américaines souhaitent qu’avant cela, les compagnies américaines soient transparentes sur leur conduite durant la période de l’esclavage.

Dans ce contexte explosif, un homme déclare qu’après un travail avec sa psychothérapeute, il a découvert qu’il était en fait un enfant juif autrichien amené aux Etats-Unis après guerre par un nazi qui se faisait passer pour son père. Cet homme qui se présente comme Paul Radbuka, voyant que ce nom sème le trouble chez les amis de V.I., Max et Lotty, se met en tête qu’il est de leur famille…

V.I. qui est mandatée par une famille afro-américaine pour trouver qui a empoché il y a dix ans l’assurance-vie d’un homme décédé il y a seulement quelques semaines, décide de mener l’enquête pour découvrir qui est réellement ce Paul Radbuka.

J’ai lu avec grand plaisir ce livre qui nous plonge également dans la jeunesse de Lotty, arrivée en Angleterre via un Kindertransport juste avant la guerre et qui depuis, semble éprouver la culpabilité du survivant vis à vis de sa famille restée en Autriche qui a été déportée et assassinée. Les thématiques (spoliations, réparations, culpabilité, souvenirs induits…) sont riches, les personnages attachants, dommage qu’il y ait une grosse coïncidence et que le rythme soit un peu bancal – on passe beaucoup de temps sur des détails puisqu’il y a deux facettes à ce livre (la fraude à l’assurance et l’enquête sur Paul Radbuka)et malgré 550 pages, tout est révélé très rapidement en quelques pages à la fin.

L’histoire m’a beaucoup intéressée donc j’ai passé outre les défauts de l’intrigue. A voir ce que cela donnera avec un autre roman de la série (car je compte bien en lire d’autres)

En poche chez Points, traduit par Marie-France de Paloméra, 550 pages. 

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