Cette lecture a une histoire. J’ai eu « L’appel » de Fanny Wallendorf dans ma PAL pendant si longtemps qu’il ne me faisait plus envie. Mon amie Béa était intéressée, je le lui ai donné. Scoop : cela a été un coup de cœur pour elle … et j’ai donc fini par le lire !
Le roman est un récit initiatique dans le milieu du sport. Richard est lycéen dans les années 60. Il pratique le saut en hauteur mais ses résultats sont particulièrement médiocres puisqu’il n’ « efface » pas plus de 1m62, que ce soit en ciseaux ou en rouleau ventral. Un jour, un peu par hasard, il se met à sauter en rouleau dorsal… et c’est un succès puisqu’il arrive désormais à sauter de plus en plus haut. Mais ni les entraîneurs ni la presse n’adhèrent à l’originalité de sa méthode …
Ceux qui s’intéressent (même vaguement comme moi) au sport auront reconnu en Richard Dick Fosbury qui a donné son nom à ce fameux saut. « L’Appel » s’inspire de son histoire, de manière romancée.
C’est l’histoire d’un jeune homme tranquille, assez solitaire dans la pratique de son sport, qui ne cherche pas à briller, mais plutôt à suivre son instinct. Il s’entête à faire du saut en hauteur même si tout le monde essaie de l’en dissuader, il veut persévérer à sauter comme il le sent même s’il est moqué et traité d’hurluberlu.
Même si je n’ai pas vraiment accroché au style, que j’ai trouvé trop lisse, trop linéaire, là où j’aurais aimé parfois avoir des émotions plus fortes, plus marquées, et plus d’aspérités, j’ai aimé ce portrait de héros solitaire, en phase avec lui-même, dont l’entraînement est une sorte de jardin secret. Sa pratique est individuelle, pure, même si elle se heurte à des enjeux forts – dont l’accès à l’université via une bourse sportive ou le report de son incorporation en pleine guerre du Vietnam.
Le livre est assez intimiste, introspectif et pourtant Richard est un personnage bien incarné et attachant. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, comme Becky sa petite amie du lycée ou encore cet ami flamboyant et furtif, Andrew, auréolé de mystère.
Un beau roman sur un homme qui croit en lui-même et suit son propre chemin.
Publié en Janvier 2019 chez Finitude, 345 pages, en poche chez J’ai Lu.