J’avais beaucoup aimé « Ma sœur est morte à Chicago » de Naomi Hirahara, lu en 2022, et je m’étais promis de découvrir d’autres romans de cette romancière américaine d’origine japonaise.
C’est chose faite avec « Gasa Gasa Girl » qui est en fait le second tome d’une série policière autour d’un jardinier septuagénaire, Mas Arai. Le fait de n’avoir pas lu le premier tome n’a cependant pas gêné ma lecture.
Mas Arai est un survivant d’Hiroshima qui s’est installé à Los Angeles. Au début du roman, il est appelé par sa fille Mari, qui lui demande de venir à New York pour l’aider. Mari a épousé un homme blanc, Lloyd, avec qui elle vient d’avoir un bébé. Lloyd travaille à la création d’un jardin japonais, projet financier par un industriel métis, Kazzy Ouchi. A peine arrivé, Mas découvre le cadavre de cet homme, et sa fille et son gendre sont bientôt suspectés…
Le roman est vraiment tourné vers le personnage de Mas et de ses amis de la même génération. Même sa fille reste assez floue et peu incarnée, tout comme leur relation. L’intrigue policière tient la route mais j’ai eu l’impression que c’était un prétexte pour que l’autrice nous parle des Nippo-américains– qu’ils soient immigrés de la première génération, nés aux Etats-Unis, élevés au Japon, métis … – et de leur culture aux Etats-Unis. Cela ne m’a pas dérangée car c’est en fait cet aspect qui m’intéressait dans le livre.
L’Histoire est très présente, entre rescapés d’Hiroshima, prisonniers des camps où étaient rassemblés les personnes d’origine japonaise durant la guerre, travailleurs forcés dans des fermes … on sent que l’autrice a envie de parler de cette époque douloureuse que les témoins ont tue, parce que la culture japonaise est pudique et parce que l’Amérique n’a jamais vraiment cherché à mettre ces faits en avant.
Ce n’est pas le polar de l’année mais j’ai beaucoup aimé le contexte de cette intrigue et j’aimerais découvrir les autres tomes de la série.
Publié en Septembre 2016 aux Editions de l’Aube, traduit par Benoite Dauvergne, 288 pages.