« Le Mur des Silences » est le quatrième tome qu’Arnaldur Indridason a consacré à Konrad, un inspecteur à la retraite.
L’auteur islandais ne change pas la recette qui marche : il y a encore et toujours deux axes narratifs, un cold case et une nouvelle intrigue, même si finalement, les deux sont ici liés. En effet, le mur du sous-sol d’une maison s’effondre et laisse apparaître un cadavre, qui semble avoir été placé là il y a de nombreuses années. Eyglo, l’amie médium de Konrad, reconnait cette maison, elle l’avait visitée en 1979 car la femme qui l’avait achetée ressentait de mauvaises ondes et avait fait appel à elle. Des flash-backs nous ramènent aux années 60, à l’intérieur d’un foyer habité par une jeune femme islandaise et son mari, un soldat américain…
Les années 60 sont une période qui obsède Konrad, car son père a été assassiné en 1963, sans que l’affaire ne soit résolue. C’était un sale type, qui escroquait notamment des gens en se faisant passer pour un medium, et la recherche de son meurtrier est le fil conducteur de cette série.
Cet ouvrage est complètement dans la lignée des autres livres d’Arnaldur Indridason. On y retrouve le rythme lent et l’atmosphère particulière qui ont fait son succès, mais aussi les sujets qui lui sont chers : les violences faites aux femmes et aux enfants, et l’agacement vis-à-vis de la présence des troupes américaines en Islande… petite pointe de lassitude d’ailleurs de mon côté, même si le livre est de qualité, car je n’y ai pas vraiment trouvé d’originalité au niveau des thèmes abordés. De plus, je pensais vraiment que cette fois-ci le mystère du meurtrier du père de Konrad serait éclairci, or on chauffe à plusieurs reprises, on frôle la solution, mais sans que toutes les pièces du puzzle ne se mettent parfaitement en place, ce qui, au bout de quatre tomes, est un peu frustrant.
« Le Mur des Silences » est un ouvrage que j’ai pris plaisir à lire, mais il m’a manqué une intrigue vraiment originale (même si les flash-backs apportent des éléments nouveaux sur la mort du père de Konrad) et un point final à une enquête que je trouve un peu trop étirée à mon goût. C’est finalement grâce aux défauts et aux regrets de Konrad que le livre tire son épingle du jeu, car le personnage gagne en intensité et en incarnation, ce qui donne envie de le retrouver dans le tome suivant…
Publié en Février 2022 chez Métailié, traduit par Eric Boury, 320 pages.
j’ai beaucoup aimé et oui il gagne en profondeur
moi j’aime bien l’idée que le cadavre n’est pas celui auquel on pense …
oui, c’est effectivement le twist que l’on n’attend pas… pourtant il me semble bien que le sexe du squelette est mentionné au début du roman?
Bonsoir Eva, j’aime beaucoup le personnage de Konrad. Comme il n’a pas encore retrouvé le meurtrier de son père, on peut espérer qu’Indridason va continuer sur sa lancée. Je suis fan d’Indridason. Bonne soirée.
Bonjour Dasola, oui mais là ça commence à trainer un peu en longueur 😀