Je ne suis pas une grande adepte de poésie mais j’apprécie beaucoup Arthur Teboul que j’ai eu la chance d’admirer sur scène et de croiser brièvement, et je trouvais le concept du « Déversoir » intéressant.
C’est un recueil de « poèmes minute », écrits en un temps compté, environ cinq minutes, et en prose. Dans la préface, Arthur Teboul dit que « ce livre n’est rien d’autre qu’une tentative renouvelée de donner envie de poésie », et c’est un bon résumé : il y a ici une posture qui désacralise la poésie et qui la rend accessible à toutes et tous, partout, puisque l’auteur nous incite à prendre un papier et à écrire, quotidiennement et sur le mode de « l’écriture automatique », ce qu’il nous passe par la tête, de libérer la parole et l’imagination, de se dégager de l’inspiration pour se consacrer à l’instant présent.
« L’Adresse » est une sorte de catalogue d’une installation, d’une expérience qu’a menée Arthur Teboul. Pendant une semaine, en Mars 2023, il a tenu un cabinet de poèmes minute: les visiteurs (les patients ?) ont réservé un créneau de 15 minutes durant lequel Arthur Teboul leur a écrit un poème. C’est donc le recueil du résultat des 236 consultations qu’il a tenues, mais aussi des réponses au « questionnaire de satisfaction » qu’il a envoyé aux gens qui sont venus.
J’aime beaucoup l’idée, où Arthur Teboul reprend les codes du médecin – à défaut de ceux de la cartomancienne- pour écrire non pas pour lui mais pour les autres. J’ai d’ailleurs préféré les poèmes de l’Adresse à ceux du Déversoir.
J’adorerais d’ailleurs que les deux ouvrages sortent en audiobooks car dans le poche du Déversoir il y a un qrcode qui permet d’écouter Arthur Teboul lire quelques poèmes et c’est vraiment très réussi, sa voix un peu cassée, un peu voilée, donne vraiment toute leur ampleur aux textes.
Les deux ouvrages sont disponibles chez Seghers, « Le Déversoir » est également en poche chez Pocket.