« Aux nuits à venir » est le troisième roman de Joffrine Donnadieu que je lis. Le premier était terrible, le second plutôt glauque, j’ai donc été un brin déstabilisée en découvrant ce nouveau livre plus doux, plus lumineux, même si les démons ne sont jamais loin et que l’héroïne est aussi une jeune femme sur le fil du rasoir.
A Paris, Marguerite, trente-quatre ans, est virée du domicile de sa sœur Violette. Celle-ci en a assez du comportement de son aînée, incapable de garder un travail, et soumise à des crises régulières. Les deux sœurs sont très différentes : Violette est psy, mariée, mère d’une petite fille et actuellement enceinte. Son mari, promoteur immobilier, ne supporte pas sa belle-sœur instable, indisciplinée et fantasque – et c’est réciproque.
Marguerite se retrouve à la rue avec son barda. Elle trouve refuge dans un immeuble voisin, soumis à démolition et vide de ses habitants… sauf un, Victor, un veuf, ancien militaire beaucoup plus âgé qu’elle. Tous deux tombent follement amoureux.
Il y a quelque chose de décalé, de poétique dans ce roman à la fois beau et sombre. Car Marguerite souffre d’une sorte de trouble de la personnalité, plusieurs femmes, d’âges et de milieux différents vivent dans sa tête. Et elle est obsédée par l’image d’un petit enfant chez ses parents – que lui est-il arrivé et que lui a-t-elle fait ? Quant à Victor, un mal différent le guette également.
J’ai mis un peu de temps à m’adapter à l’ambiance de ce livre, à son style parfois proche d’un conte, puis je me suis laissée embarquer par ce que propose l’autrice, cette intrigue décalée, cette histoire d’amour si pure.
Une lecture surprenante, une autrice qui a su se renouveler …
Publié en Août 2025 chez Gallimard, 400 pages.