« Retour à Marseille » est la suite de « Last Exit to Marseille » , cette dilogie étant la réponse marseillaise aux « Enfants Rouges », publié au début des années 2000 par Guillaume Chérel.
Jérôme Beauregard, « détective public », originaire de la banlieue parisienne, s’est installé il y a quelques années à Marseille. S’il a rapidement trouvé ses marques dans cette ville ensoleillée et multiculturelle, son quotidien devient de plus en plus pesant : bruit, incivilités constantes, trafics en tout genre, migrants et sdf partout, extrémisme religieux…et surtout, même lui qui a pourtant connu les cités franciliennes dans sa jeunesse, est effaré par la violence, l’absence d’empathie, la bêtise des nouvelles générations, sans foi ni loi. Et justement, la fille d’une ex de Jérôme est retrouvée assassinée… alors qu’il enquête sur son meurtre, il se retrouve avec une « fatwa » de la part d’un caïd local…
L’enquête est prétexte à évoquer la vie du narrateur, âgé de soixante ans, qui côtoie la précarité. Celle qu’il voit dans les rues marseillaises, mais aussi la sienne : pour subvenir à ses besoins, il doit se réinventer sur le plan professionnel, et devient « médiateur social », puis agent de sécurité. Métier compliqué, pénible, ennuyeux, mal payé, que ce soit en étant vigile dans les magasins, ou en scrutant des écrans la nuit, mais aussi aux Jeux Olympiques de Paris, dont il nous fait visiter les coulisses, loin des paillettes.
Si Marseille est toujours le personnage central du roman, au-delà des détours auvergnats et parisiens, c’est surtout la chronique d’un monde qui change (et pas pour le meilleur) et d’une société qui vacille que nous raconte Guillaume Chérel, même s’il y a encore de la solidarité et de belles rencontres.
Comme pour « Last exit to Marseille », le livre, d’inspiration autobiographique, est très vivant, sincère, incarné. A découvrir !
Publié en Octobre 2025 chez Gaussen, 256 pages.



