Un très beau titre, une jolie couverture, Cuba et l’auteur d’« Hérétiques » que j’avais beaucoup apprécié…tout était donc réuni pour me faire aimer « Ce qui désirait arriver », le recueil de nouvelles de Leonardo Padura. Pourtant, mon avis est plutôt mitigé.
Le recueil commençait très fort avec une longue nouvelle, « La Porte d’Alcala », sur un homme exilé en Angola (il sera beaucoup question de l’Angola et d’exils dans ce recueil) qui repart enfin à Cuba avec une escale à Madrid qui lui permettra de visiter une exposition exceptionnelle sur Velazquez, peintre qu’il a découvert grâce à une biographie dénichée dans une librairie de Luanda. Le sujet, l’écriture et l’ambiance m’ont beaucoup plu, et j’étais ravie de lire ce recueil…Pourtant la nouvelle suivante, « Neuf nuits avec Violeta del Rio », si elle était prometteuse m’a un peu déçue… Et ce fut le cas d’à peu près une nouvelle sur deux dans ce recueil… »Adeleida et le poète » sur une femme qui écrit une nouvelle faisant revivre sa fille morte à dix-huit ans est absolument magnifique et la plupart des sujets sont bien trouvés (Un homme qui repart à Cuba après deux ans passés en Angola aux côtés de sa maîtresse est partagé entre la tristesse de la quitter et la joie de retrouver son pays et sa femme ; un Cubain réfugié en Italie n’a plus que quelques jours pour trouver la possibilité de rester en Europe grâce à l’amour d’une femme ; une femme pianiste dans un bar réalise que les hommes la regardent de moins en moins ; un homosexuel recherche l’amour près d’un cinéma…) mais la moitié des nouvelles m’ont peu intéressée ou déçue.
Pourtant Leonardo Padura est excellent pour créer des ambiances faites de regrets et de nostalgie : nostalgie des morts, d’un pays que l’on a quitté, d’une femme ou d’un homme aujourd’hui disparu(e)…Dans plusieurs des nouvelles, le personnage principal est exilé pour le travail en Angola, ou a quitté Cuba ou s’apprête à le faire, quand ce n’est pas l’objet de son amour ou de son désir qui a quitté le pays…L’auteur introduit également de la violence et de la sensualité (l’une des nouvelles est même carrément érotique) dans ce recueil. Mais l’ensemble est inégal, certaines idées m’ont semblé sous-exploitées et mon attention et mon plaisir de lecture n’ont pas été soutenus tout au long du recueil..
J’en reviens toujours au même problème concernant les recueils de nouvelles : il est très rare que la qualité soit au rendez-vous pour dix ou quinze nouvelles… Leonardo Padura est un excellent écrivain, mais ces nouvelles, écrites sur plus de vingt ans ne sont pas toutes, à mes yeux, à la hauteur de son talent. Les textes donnent néanmoins envie de voyager et de connaître ce pays que l’auteur nous présente comme beau et addictif, mais aussi triste et douloureux.
Publié le 5 Mai 2016 aux éditions Métailié , traduit par Elena Zayas, 240 pages.
La durée 20 ans.. il a du s’améliorer au cours du temps or ici tu vois tout .. J’adore les nouvelles, et certaines que tu décris très bien donnent très envie .. après une sur deux ..
mais je pense que je les lirais un jour !
peut-être que tu n’aimeras pas les mêmes que moi, d’ailleurs^^
Ce livre me rend curieuse comme tous les Métailié 🙂
c’est vrai que cette maison a une très bonne ligne éditoriale, que ce soit en policier ou en roman
Ce titre m’attend sur ma PAL. J’espère qu’il me plaira. Comme toi, je constate hélas les mêmes écueils avec les recueils de nouvelles…
Je n’ai pas lu Hérétiques en revanche, bien qu’il me semble avoir lu de beaux billets à son sujet.
Hérétiques m’a plutôt plu mais le roman est quand même assez inégal, trois histoires (une contemporaine, une dans les années 30, une au XVIIe siècle) qui auraient pu donner trois romans différents et qui n’étaient pas abouties de la même manière.