Vi – Kim Thuy

Après avoir lu et aimé « Ru » de Kim Thuy, je me suis intéressée à la dernière parution de l’auteure, « Vi ». Au départ je pensais que c’était une oeuvre de fiction qui s’attachait à une riche famille de propriétaires terriens au Vietnam, mais à ma grande surprise je me suis retrouvée à lire une oeuvre très similaire à « Ru ».

Dans « Vi », comme dans « Ru » nous suivons l’histoire d’une petite fille issue d’une riche famille vietnamienne qui va s’enfuir du pays en tant que boat people, pour s’installer au Québec, après un détour par les camps de réfugiés de Malaisie. Le livre s’articule aussi en petites vignettes de deux ou trois pages, mais le changement – de taille- est que l’histoire est racontée de façon chronologique, ce qui facilite grandement la lecture et la compréhension du récit.

L’histoire est beaucoup plus centrée sur l’héroïne – Vi, l’alter ego de Kim Thuy – et sur sa vie une fois qu’elle est arrivée au Québec : interactions avec la famille, études, amours…puis son retour au Vietnam en mission professionnelle. Le ton est moins détaché, l’analyse psychologique est moins fouillée, l’ensemble est plus narratif, mais tout aussi intéressant. J’ai quand même regretté la fin ouverte concernant deux axes majeurs de la vie de Vi, mais peut-être que le roman aura une suite?

Même si on a déjà lu « Ru », ce livre ne vient pas en doublon, les deux ouvrages se complètent bien et il n’y a pas de redondance. J’ai trouvé celui-ci moins dépaysant et marquant car il évoque moins d’épisodes se passant au Vietnam – et pour ceux qui se passent au Vietnam, j’avais déjà certaines clés de compréhension grâce à la lecture de « Ru » – et moins d’épisodes douloureux, mais paradoxalement j’ai éprouvé plus de plaisir lors de ma lecture, car j’avais été déstabilisée par la narration déstructurée au niveau chronologique.

Je continue donc mon exploration de l’oeuvre de Kim Thuy, il me reste encore « Man » à découvrir, même si j’aimerais vraiment lire une oeuvre de fiction écrite par cette auteure.

Publié en Mai 2016 aux Editions Liana Levi, 137 pages.

14 commentaires sur “Vi – Kim Thuy

  1. Mon problème, avec Kim Thuy, c’est que j’ai l’impression qu’elle écrit toujours le même roman, en ne changeant que quelques ingrédients. J’ai assez aimé « Ru », un récit aux qualités indéniables, mais sans plus. J’ai dû lire ses deux autres récits pour un club de lecture. Je suis restée sur ma faim, au bord du chemin.
    Ici, Kim Thuy est vénérée, on la voit partout, même là où on ne parle pas de livres. Elle est dans le top 5 des auteurs les plus visibles. Moi, je sature. C’est comme avec Céline Dion!

    1. lol, je comprends ce que tu veux dire… c’est vrai que j’ai été surprise de retrouver la même histoire, et la même structure dans Vi que dans Ru…et que je n’ai pas forcément envie de lire la même chose une 3e fois même si j’ai apprécié ces 2 lectures…
      en même temps, peut-être qu’au Québec, Kim Thuy est le symbole de l’immigrée arrivée au Canada au péril de sa vie, et qui, à force de résilience et de travail, a su s’intégrer sans renier sa culture?

  2. Je n’ai lu ni l’un ni l’autre, mais j’avais été tentée par ce second opus. Toujours le même problème de manque de temps… Mais pourquoi diable devons-nous travailler ?!!! Ton billet me conforte en tout cas dans l’envie de le lire.

  3. Je l’ai découverte avec ce titre et avec plaisir. Cette femme a une bonne humeur communicative et beaucoup de générosité qui transparaissent dans ce livre au sujet pourtant grave. Ses romans se ressemblent peut-être mais c’est aussi certainement un plaisir de la retrouver à chaque fois.

  4. Je l’ai vue au Québec, enfin ses livres – elle est vraiment très connue. C’est comme Amélie Nothomb – après si j’adore le Vietnam (mon plus beau souvenir de voyage) son histoire, bizarrement, m’intéresse moins. Quant à réécrire la même histoire, c’est comme si ceux qui écrivent toujours la même chanson – il y a ceux qui aiment car ils retrouvent les mêmes « ingrédients » et le plaisir qu’ils ont ressenti la première fois et il y a ceux qui se lassent.. je pense que je ferais sans doute partie des seconds mais je ne l’ai pas lu. Et pas envie pour le moment ! Elle est très jolie sur la photo. Je me souviens de tes soucis avec le premier (la chronologie).

    1. là j’étais vraiment contente de lire Vi car effectivement cela rattrapait la gêne connue avec Ru avec le côté non chronologique…si le prochain roman est la suite de Vi (notamment sur sa relation avec son père, ou sa relation avec son mystérieux petit ami français) je le lirai, mais si c’est un roman encore sur la même période, je pense que je passerai mon tour

  5. Même si la lecture de Ru n’avait pas été désagréable, je n’ai pas été suffisamment convaincue par Ru pour lire celui-ci.
    Par contre, j’étais persuadée que Vi était la suite de Ru… Mais bon, tant mieux, s’il n’y a pas de redite !

    1. non les deux livres couvrent plus ou moins la même période. Vi s’arrête avant car à la fin du roman, le personnage est encore au Vietnam où elle est retournée pour des raisons professionnelles.

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