Une soirée chez Zulma

Hier, j’ai eu l’occasion de passer une soirée chez Zulma. Je participe à un certain nombre d’événements littéraires, mais c’était la première fois que je me rendais dans une maison d’édition. En compagnie d’une dizaine d’autres blogueurs et instagrameurs, j’ai été accueillie dans les locaux chaleureux de la rue du Dragon, remplis de couleurs et de livres, par Laure Leroy, directrice de Zulma et son équipe : Béatrice Pô, Rym Khene, Héloïse Bailly et Catherine Henry – Amélie Louat étant absente – et sans oublier la chatte Mimosa!

Zulma est une maison d’éditions aisément identifiable grâce à ses couvertures très particulières, mais dont j’ai finalement lu peu de livres : « Garden of Love » de Marcus Malte, « Gouverneurs de la Rosée » de Jacques Roumain, « Le Complexe d’Eden Bellwether » de Benjamin Wood ou encore « Epépé » de Ferenc Karinthy…( J’ai également dans ma PAL « My First Sony » de Benny Barbash et « Premières Neiges sur Pondichery » d’Hubert Haddad). Sans doute parce que je lis peu de romans qui ne soient pas français ou américains, alors que la maison d’éditions publie des livres du monde entier, mais aussi parce que j’étais un peu intimidée par ces belles couvertures qui gardent le mystère sur le contenu des romans…

Laure Leroy nous a raconté l’histoire de Zulma, une maison d’édition qu’elle a co-fondée en 1991.Pas évident de conjuguer passion de la littérature avec les obligations d’une entreprise ! En 2006 elle a décidé de faire table rase du passé et de de tout changer : Zulma va privilégier la qualité à la quantité en ne publiant que douze ouvrages par an, afin d’avoir le temps et l’énergie de soigner la publication et la promotion de ces livres. C’est également cette année-là que les nouvelles couvertures, au design très coloré, vont faire leur apparition alors qu’à l’époque les autres maisons d’édition choisissaient plutôt des couvertures unies avec une mise en avant du titre. C’est « Le nouveau magasin d’écriture » d’Hubert Haddad qui va marquer ce tournant, un ouvrage atypique de près de mille pages : un pari risqué, mais réussi car il a conquis libraires et lecteurs…

Pas évident également de publier de la littérature du monde entier, car il faut pouvoir faire traduire les romans, et tous ne sont pas écrits en Anglais comme le premier roman malaisien « La Somme de nos Folies » de Shi-Li Kow – ce n’est pas toujours facile quand c’est par exemple un roman écrit en Indonésien, comme « Le Monde des Hommes » de Pramoedya Ananta Toer… mais aussi il faut aussi pouvoir acquérir les droits : c’est parfois un travail de longue haleine pour découvrir qui en est le propriétaire… Laure Leroy lit tous les livres qu’elle publie et tient à ce que chacune de ces parutions soit un coup de cœur pour elle.

Puis l’assemblée a été divisée en deux groupes et c’est Béatrice Pô qui a expliqué à mon groupe le processus de fabrication d’un livre. Depuis 2006, Zulma travaille avec un graphiste britannique, David Pearson, qui crée la couverture de chacun des livres publiés.  Mais outre le design se pose la question de la bonne couleur, de la forme de la couverture (avec ou sans rabat?), de sa texture (embossage ou non?), du grammage du papier, de sa texture (plus ou moins lisse), de la façon dont le livre est assemblé (couture ou collage…)…

Les prix littéraires sont un grand coup de projecteur sur une maison d’édition mais c’est également une sacrée organisation à mettre en place, surtout pour une petite maison. C’est en effet la maison d’édition qui avance tous les coûts de fabrication et d’impression : lorsqu’un livre est sur la dernière liste du Prix Goncourt, par exemple, il faut se tenir prêt à imprimer des dizaines de milliers d’ouvrages alors que l’on n’est pas sûr de recevoir le Prix ! Et si le livre nécessite un papier particulier ou contient beaucoup de pages, comme « Là où les tigres sont chez eux » de Jean-Marie Blas de Roblès (près de 800 pages), cela représente des dizaines de tonnes de papier… mieux vaut avoir de bonnes relations avec son imprimeur et son papetier ! (Zulma travaille beaucoup avec l’imprimerie Floch en Mayenne). Réimprimer un livre qui a du succès nécessite également de trouver un bon équilibre entre coût et quantité : une réimpression de 10 000 exemplaires coûte moins cher que cinq réimpressions de 2000 exemplaires mais il faut pouvoir être sûr de vendre tous ces livres … Mais les réimpressions ou la publication en poche peutvent être l’occasion de revoir la traduction, cela a été par exemple le cas avec l’un des plus gros succès de Zulma : « Rosa Candida » d’Audur Ava Olafsdottir.

Puis deux auteurs haïtiens publiés par Zulma nous ont rejoints : Makenzy Orcel et James Noël se sont lancés dans une lecture croisée de leurs romans respectifs  « Maître Minuit » et de « Belle Merveille ». Un très beau moment plein d’émotions mais aussi de rires (« mon enfant mou »!)

Merci à toute l’équipe de Zulma pour leur accueil chaleureux et leur passion communicative !

15 commentaires sur “Une soirée chez Zulma

    1. je pense que le but de cet événement était justement de faire mieux connaître cette maison d’édition à des lectrices non habituelles…et oui, c’est l’avantage d’être une blogueuse parisienne…mais les autres régions ont aussi leurs avantages 😉

  1. Merci pour ce compte-rendu très intéressant ! Je lis beaucoup de romans de chez Zulma, et surtout, je les garde : pour leur couverture, leur présentation soignée, mais aussi le contenu ! 😉

    1. oui c’est une super idée! et leurs locaux sont vraiment très sympas, c’est un appart en fait, très cosy, ça ne fait pas du tout bureau… nope, pas de photo de Mimosa, désolée !

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