I am I am I am – Maggie O’Farrell

Après avoir lu trois romans de Maggie O’Farrell, j’étais curieuse de découvrir sa nouvelle publication, un livre assez particulier puisqu’il s’agit d’un récit autobiographique, « I am I am I am ». J’ai eu la chance de rencontrer l’auteure en petit comité et à cette occasion, de lire l’ ouvrage en avant-première, et donc sans avoir lu aucun article ou avis à son sujet : ayant apprécié les romans – même si j’avais quelques bémols – je m’attendais à une lecture plaisante…mais pas à ce gros coup de cœur ! 

Plutôt que de raconter sa vie de façon chronologique – ce qui n’aurait pas forcément eu grand intérêt – Maggie O’Farrell a choisi d’évoquer 17 moments cruciaux de son existence où elle a été en danger… Ces chapitres pourraient d’ailleurs se lire de façon séparée, comme des nouvelles. Et il faut dire que la vie de l’auteure irlandaise a été mouvementée : elle a échappé à un violeur/tueur, s’est fait dévaliser en Amérique du Sud, a survécu enfant à un virus qui l’a clouée à un fauteuil et lui a laissé des séquelles importantes…

Ces chapitres sont l’occasion de découvrir des facettes de sa vie : sa relation avec sa famille, le début de sa relation avec son mari, ses voyages, ses enfants… beaucoup d’épisodes sont douloureux, mais Maggie O’Farrell sait trouver la juste distance pour décrire avec beaucoup de justesse mais sans pathos. Le passage où elle écrit sur sa fausse couche et sur son accouchement est particulièrement touchant, mais ce chapitre est également une dénonciation froide du taux de mortalité en couche beaucoup trop élevé au Royaume-Uni, et du manque d’écoute et d’empathie de certains membres du corps médical.

Malgré les événements tragiques racontés, « I am I am I am » est un livre plein d’énergie et d’optimisme : l’auteure évoque les décisions heureuses qui découlent de drames, notamment lorsqu’elle analyse que l’agression  dont elle a été victime avec son petit ami en Amérique du Sud a  sans doute accéléré leur désir de s’installer ensemble et de fonder une famille. Et à ceux qui la plaignent et lui disent qu’elle n’a vraiment pas eu de chance, elle rétorque qu’au contraire, elle a défié les statistiques et a survécu alors qu’elle était condamnée.

« I am I am Iam » de Maggie O’Farrell est un récit très personnel mais raconté avec un angle original qui donne un aspect universel à cette histoire. Le dernier chapitre est consacré à la fille de l’auteure, qui souffre d’allergies et d’eczéma très sérieux : un très beau message d’amour et d’espoir d’une mère à sa fille. Un livre magnifique à découvrir absolument ! 

Publié en Mars 2019 chez Belfond, traduit par Sarah Tardy, 256 pages.

Merci à Belfond et à Léa Touch Book pour cette belle rencontre avec Maggie O’Farrell!

20e lecture de la Rentrée Littéraire de Janvier 2019.

16 commentaires sur “I am I am I am – Maggie O’Farrell

  1. Il faut que je le lise… J’aime beaucoup Maggie O’Farrell, je ne sais pourquoi ses romans parviennent à m’émouvoir à chaque fois, je me dis que je trouverai peut-être des éléments d’explication à ce phénomène dans ce récit autobiographique.

  2. Quelle bonne surprise que ce bouquin acheté sur une impulsion, dévoré en une journée dans le train ! Un sujet original et rudement bien traité . Je ne sais pas si je lirai d’autres bouquins de cette auteur, mais celui-là est clairement réussi. Pas prétentieux mais écrit d’une plume adroite, un récit autobiographique qui renouvelle le genre

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