J’ai l’énergie d’une lionne dans un corps d’oiseau – Patricia Bouchenot-Dechin

J’ai prolongé la magnifique visite du Château de By, à Thomery, par la lecture de la biographie romancée de son illustre propriétaire du XIXe siècle, Rosa Bonheur : « J’ai l’énergie d’une lionne dans un corps d’oiseau » de Patricia Bouchenot-Dechin. 

Née il y a deux cents ans, Rosa Bonheur fut une peintre et sculptrice animalière qui connut un grand succès dès le début de sa carrière. Patricia Bouchenot-Dechin nous raconte cette artiste traumatisée par la mort de sa mère, qui se fera la promesse de ne jamais se marier et de se consacrer à l’art. 

Fille d’un peintre adepte du Saint-Simonisme, elle mènera une vie libre, sans se soucier des conventions sociales, et se distinguera par des tableaux de très grande taille, notamment « Le Marché aux Chevaux », son plus connu, qui lui apporteront richesse et reconnaissance internationale.

Sa vie sera marquée par ses amitiés très fortes avec deux femmes, Nathalie Micas, qui (avec sa mère) partagera son quotidien pendant près de cinquante ans, notamment au Château de By, et Anna Klumpke. Mais le livre révèle aussi une histoire d’amour passionnée avec l’un des plus grands peintres britanniques de l’époque, Sir Edwin Landseer…

Patricia Bouchenot-Dechin est historienne, l’ouvrage est donc basé sur des travaux de recherche poussés, mais le parti-pris d’en faire un roman rend le récit beaucoup plus vivant et accessible qu’une biographie classique. « J’ai l’énergie d’une lionne dans un corps d’oiseau » remet en lumière celle qui était l’artiste féminine la plus connue au monde au XIXe, qui a bouleversé les codes sociaux, l’une des premières femmes à recevoir la Légion d’Honneur – des mains-mêmes de l’Impératrice Eugénie – qui était amie avec les plus grands de l’époque (dont Buffalo Bill!), et qui est malheureusement passée de mode et tombée dans l’oubli après son décès.

Une lecture passionnante, un très beau portrait de femme qui me rend impatiente de découvrir l’exposition que lui consacrera le Musée d’Orsay à la fin de l’année. Et pour ceux qui ne connaîtraient pas encore le Château de By, je ne peux que vous encourager à le visiter ! 

Publié en Février 2022 chez Albin Michel, 384 pages.

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