J’ai lu beaucoup de livres de Joyce Maynard…mais pas les plus récents, et j’ai donc découvert « Où vivaient les gens heureux » seulement la semaine dernière.
Au début du livre, Eleanor, écrivain et illustratrice, se rend au mariage de l’un de ses enfants, Al, qui se déroule sur le domaine de la ferme du New Hampshire qu’elle avait achetée lorsqu’elle était une toute jeune femme marquée par plusieurs drames, grâce à l’argent gagné avec une série de livres à succès.
C’est dans cette ferme que l’a ensuite rejointe le grand amour de sa vie, Cam, un artiste insouciant avec qui elle va fonder une famille et élever trois enfants. Malgré les difficultés à boucler les fins de mois, Cam ne ramenant pas d’argent pour le foyer, la vie familiale est plutôt heureuse… jusqu’à ce qu’un événement tragique vienne tout bouleverser.
J’avais oublié à quel point la plume de Joyce Maynard est belle, à quel point elle est douée pour créer des personnages très incarnés, pour décrire des sentiments, des émotions de manière très fluide. Ici, elle nous parle de la vie dans sa globalité – vie de couple, vie de famille, vie professionnelle… vie d’une femme, aussi, qui connaît beaucoup de très beaux moments mais aussi les difficultés à conjuguer maternité et créativité, la charge mentale et financière, la violence…
Joyce Maynard est tellement douée pour créer des personnages que l’on a l’impression de connaître Eleanor, on se réjouit pour elle comme on est triste, on s’agace aussi de certains choix qu’elle peut faire, contraire à ses intérêts et qui vont la mettre dans des situations fâcheuses et injustes, notamment vis à vis de ses enfants.
Un très beau livre, un très beau portrait de femme.
Publié en Septembre 2021 chez Philippe Rey, traduit par Florence Lévy-Paoloni, en poche chez 10/18, 560 pages.