« Blanche se fait la malle » de Barbara Neely est la réédition d’un livre publié par Le Masque il y a une trentaine d’années sous le titre « Blanche tire sa révérence » et que j’avais lu quand j’étais ado.

Blanche White est une femme de ménage noire d’une quarantaine d’années qui a du mal à joindre les deux bouts. Convoquée au tribunal pour des chèques impayés, elle profite d’un moment d’inattention pour s’enfuir : elle se rend chez de nouveaux employeurs qui l’avaient engagée pour les accompagner dans leur maison de campagne et quitte donc la ville avec eux afin de se cacher. Mais très vite, elle se rend compte que quelque chose cloche dans cette famille blanche et bourgeoise …

L’intrigue policière est assez alambiquée et m’a semblé peu crédible bien qu’elle soit marquante – car en lisant le roman, pour la deuxième fois, donc, je me suis rappelé du dénouement. Pour autant, j’ai aimé ce livre qui se situe dans une sorte de brouillard temporel – des éléments nous font dire que l’on est dans les années 80 ou au début des années 90, mais il y a quelque chose de vaguement suranné dans cette ambiance de la Caroline du Nord, dans cette maison qui emploie habituellement un certain nombre de domestiques, qui font que dès que l’attention se relâche un peu, on pourrait facilement se croire dans les années 50 ou 60.

L’intérêt du roman repose sur le portrait de Blanche, une femme qui ne se fait aucune illusion sur la nature humaine, et sur les relations entre employeurs-employés, et entre Blancs et Noirs. Son œil est blasé et pourtant très aiguisé et il ne lui faut pas longtemps pour remarquer des détails étranges. Bien qu’elle soit en fuite, elle n’est pas isolée pour autant, par le biais du téléphone, elle est en contact avec sa mère, sa meilleure amie, et via ces femmes, tout un réseau qui peut lui donner des informations.

Si l’aspect « policier » ne m’a pas convaincue, il y a quelque chose de fort et d’original dans l’angle politique, féministe et racial de ce roman qui me donne envie de découvrir les 3 autres tomes de cette série.

Publié chez Cambourakis, traduit par Laure du Breuil, 256 pages.

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