Python – Nathalie Azoulai

Un jour qu’elle est en visite chez des amis, Nathalie Azoulai est intriguée par leur fils Boris, qui passe sa journée à coder, complètement passionné et dans son monde, en symbiose avec son ordinateur. Elle qui ne connait absolument rien à la programmation se pique de curiosité pour ce monde qui semble pourtant bien éloigné de ses intérêts habituels, et de la littérature. Nathalie Azoulai se met en tête d’apprendre à coder en Python, un langage dont le nom lui plait, mais qui est aussi plutôt accessible et très à la mode actuellement…

Sans être développeuse, je travaille dans le milieu de l’informatique depuis une dizaine d’années, et forcément, « Python » a attiré mon attention, a fortiori parce que c’est le seul langage dont je connais un peu les rouages.

J’ai trouvé le roman passionnant. Alors, oui, Nathalie Azoulai aborde le sujet comme une totale néophyte, mais justement, elle a un recul qui est à la fois rafraichissant et intéressant. Elle est fascinée par le langage informatique, et trouve des parallèles entre développeur et écrivain, entre programme et palimpseste. J’ai aimé aussi qu’elle s’interroge sur l’impact du développement sur notre monde, sur l’obsession du code, sur le plaisir et l’addiction, sur l’état d’esprit qui peut régner dans le milieu informatique, où le développeur est à la fois solitaire devant son ordinateur et membre d’une communauté. Elle questionne les termes utilisés, cherche les étymologies (de geek par exemple), va jusqu’à interroger celui qui a inventé Python en 1989, Guido van Rossum.

L’autrice s’intéresse également au fait que le monde de l’informatique soit très masculin actuellement, alors que cela n’a pas toujours été le cas (lorsque les premiers ordinateurs ont été mis en place, c’était plutôt des femmes qui codaient). Le fait que ce soit un écosystème masculin revient très souvent dans le livre, et on sent que cela fascine et intrigue l’autrice.

Dès le début, le livre m’a vraiment accrochée, dommage que l’intérêt de l’autrice (et donc de l’ouvrage) semble s’émousser vers la fin, où la figure de son ami de jeunesse – et celle de sa version actuelle, un jeune développeur qu’elle a rencontré à l’Ecole 42 – prend le dessus, j’ai parfois eu l’impression que pour Nathalie Azoulai, c’était en fait le vrai sujet du livre, autour duquel elle tournait sans vraiment l’aborder de manière frontale, et que peut-être que le python était un prétexte pour aborder cette histoire d’amour-amitié déçu.

Petite déception, donc, vers la fin du livre, mais pour autant, « Python » reste un roman original et passionnant, qui m’a fortement intéressée.

Publié en Janvier 2024 chez POL, 240 pages.

1 commentaire sur “Python – Nathalie Azoulai

  1. J’ai ressenti exactement la même chose, la fin m’a totalement déçu alors qu’elle commençait bien. Mais j’en suis ressortie avec l’idée qu’elle n’en voulait qu’au désir et que le code n’était qu’un pretexte. Comme tu le dis si bien.

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