Je lis Arnaldur Indridason depuis des années, et à chaque sortie, je me précipite sur le nouveau roman de l’auteur islandais. « Les lendemains qui chantent » est le sixième tome de la série consacrée au policier retraité Konrad.
Ce tome est la suite directe du tome 5, « Les Parias », les deux volumes forment un véritable diptyque. Le livre continue en effet d’explorer plusieurs sujets qui ont été évoqués dans le roman précédent : une sombre affaire de réseau de pédophiles résolue par Konrad et son amie médium Eyglo, mais aussi une facette peu reluisante de la carrière de Konrad, liée à Léo, celui qui fut son co-équipier et plus proche ami dans les années 60-70. « Les Parias » se terminait d’ailleurs sur la découverte d’un squelette qui remettait en question la résolution d’un crime par le binôme, et c’est ce cold case qui est le fil conducteur du récit.
Mais le titre du livre « Les lendemains qui chantent » fait référence à un autre cold case, auquel repense Konrad. En effet, un certain Franklin, qui vivait depuis de nombreuses années en Norvège, est retrouvé mort, peu de temps après son retour en Islande. Konrad se rappelle de cet homme, qui était ami avec Pétur, un propriétaire d’un pressing qui avait mystérieusement disparu en 1983, laissant derrière lui un fils désemparé. Pétur, lorsqu’il était jeune, était communiste, et avait même étudié quelques années à Moscou, avant de revenir complètement dégoûté de ce qu’il avait vu en URSS.
J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre, qui est mon préféré de la série. Je me demande si ce sixième tome n’est pas le dernier, car le roman est particulièrement dense, j’ai eu l’impression qu’Arnaldur Indridason souhaitait mettre un point final à tous les sujets évoqués dans la série, que ce soit sur le plan professionnel ou personnel. En sus du contexte purement policier, l’auteur évoque également tout un pan géopolitique, avec l’espionnage russe en Islande, ainsi que les trafics qui pouvaient être mis en place entre les deux pays.
Le livre est particulièrement sombre – en sus d’affaires criminelles dures, l’auteur questionne la nocivité de la famille, de l’amitié… j’ai quand même un peu tiqué car même si la population islandaise est relativement petite, il y a quand même un certain nombre de coïncidences dans ce roman, avec des mêmes personnages que l’on croise dans des affaires complètement différentes.
J’ai souvent des bémols sur les livres de la série « Konrad », mais celui-ci m’a vraiment plu, et je l’ai lu quasiment d’une traite, tant il m’a ferrée. Une série à lire dans l’ordre chronologique de parution, car sinon, vous seriez complètement perdu dans ce roman.
Publié en Février 2025 chez Métailié, traduit par Eric Boury, 336 pages.