Chaque année, Quais du Polar et les éditions Points proposent à deux auteurs de s’associer pour écrire un livre à quatre mains. En 2025, cela a été au tour de Michèle Pedinielli et de Valerio Varesi – deux écrivains dont j’ai lu plusieurs romans- de collaborer pour écrire « Contrebandiers ».
Ce qui lie et sépare la France et l’Italie : les Alpes, leur frontière naturelle. De tout temps, celles-ci, à la fois obstacle et protection, ont été un lieu de passage clandestin entre les deux pays, pour les hommes comme pour les marchandises. Un homme est retrouvé mort sur un sentier de haute montagne, côté italien. A la même période, Suzanne Valadon (oui, une homonyme de la peintre) trouve un jeune immigré africain à moitié gelé, côté français… les deux affaires auraient-elles un lien ?
La résolution du crime n’est ici pas vraiment le propos, c’est plutôt de dénoncer des pratiques qui visent à profiter de personnes en état de faiblesse. La nature humaine est parfois très sombre, et les deux auteurs mettent un peu de lumière dans le récit en montrant que civils et policiers, italiens et français, peuvent aussi collaborer pour le meilleur.
Même si j’apprécie beaucoup Ghjulia Boccanera, la détective privée qui est le personnage récurrent des romans de Michèle Pedinielli (il faut d’ailleurs que je chronique le dernier livre de la série, où l’autrice fait un clin d’œil à Valerio Varesi et à son propre personnage récurrent, le commandant Soneri), j’ai aimé ces nouveaux personnages qu’elle introduit dans le livre, des femmes de convictions – Suzanne Valadon et Lahna Darwich – qui mériteraient d’être développées dans d’autres ouvrages.
Cette sorte de collaboration « sur commande » pour un événement pourrait avoir un goût un peu artificiel mais j’ai trouvé au contraire que le duo Pedinielli-Varesi fonctionnait bien et que le récit était fluide. C’est un roman court mais qui se lit avec plaisir, en donnant envie de retrouver les personnages dans d’autres ouvrages.
Un joli souvenir du Festival 2025 !
Publié en Mars 2025 chez Points, traduit pour la partie italienne par Serge Quadruppani, 192 pages.