Je ne connaissais pas du tout « Outsiders », roman de Susan Eloise (SE) Hinton, dont j’ai découvert l’existence en lisant un article sur des auteurs de moins de dix-huit ans. En effet, c’est à l’âge de seize ans que SH Hinton, encore au lycée, a écrit ce roman, qui fut publié en 1967 et adapté en 1983 par Francis Ford Coppola, avec un casting d’acteurs débutants assez impressionnant, puisque c’est tout le gratin des « acteurs beaux gosses » des années 80: Tom Cruise, Rob Lowe, Matt Dillon, Emilio Estevez, Patrick Swayze, Ralph Maccio (Karaté Kid)…Le roman a eu énormément de succès, car depuis sa publication, il s’est vendu à plus de 15 millions d’exemplaires. Et fidèle à mon objectif de lire plus en anglais, c’est en VO que je l’ai découvert.

L’histoire se déroule dans les années 60 à Tulsa, dans l’Oklahoma. Ponyboy est un adolescent de quatorze ans qui vit seul avec ses deux grands frères Sodapop et Darren depuis la mort de leurs parents. Il passe beaucoup de temps avec une bande de garçons issus d’un milieu populaire, comme lui, qui se font appeler les Greasers. Le groupe se bat régulièrement, et parfois très violemment, avec une autre bande, les Socs, des jeunes des beaux quartiers de la ville. Un soir, Ponyboy et ses amis sympathisent au cinéma avec deux filles qui sortent avec des Socs, et les raccompagnent en voiture chez elles. Cet événement va mettre le feu aux poudres…jusqu’au drame.

J’ai été très agréablement surprise par ce roman, qui est plutôt considéré comme un roman jeunesse aux Etats-Unis, porté par un personnage attachant, Ponyboy, un garçon sensible, très mûr pour son âge, amoureux de la littérature,  et déjà confronté à la mort, la peur, aux destins gâchés par la précarité, les mauvaises décisions et la violence.

« Outsiders » est vraiment un livre « de garçons », il n’y a quasiment pas de filles, de femmes dans cette histoire, à part Cherry, adolescente Soc avec qui Ponyboy sympathise, ou une certaine Sandy, petite amie de son frère, qui est uniquement mentionnée. Les mères, quant à elles, sont mortes, aux abonnés absents ou toxiques. Les garçons de la bande des Greasers ont des personnalités et des profils très différents,  certains sont de vrais délinquants, d’autres des gamins plutôt gentils que des foyers brisés ont poussés vers la violence.

C’est un roman d’amitié sur fond dramatique, un livre sur la masculinité toxique aussi, un terme qui n’existait sans doute pas à l’époque mais qui correspond bien à ce que l’autrice décrit – des adolescents qui se battent jusqu’au sang, jusqu’au drame, sans raison, par rivalité, juste parce qu’ils sont issus de milieux sociaux différents, et désinhibés par l’alcool, et qu’ils expriment ainsi leur mal-être (car même les Socs avec leurs familles fortunées sont confrontés à des problèmes).

La VO est très accessible, seules quelques expressions ont vieilli, ou sont vraiment liées à des us et coutumes ou à des modes de l’époque (les garçons sont fiers de leurs « rouflaquettes »!)

Une belle découverte, qui me donne envie de voir l’adaptation cinématographique.

Disponible au Livre de Poche dans une traduction de Marie-Josée Lamorlette , 224 pages.

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