Le Barman du Ritz – Philippe Collin

Bestseller de l’année 2024, « Le Barman du Ritz » est le premier roman de Philippe Collin, bien connu pour ses podcasts historiques.

Le titre fait référence à un personnage ayant réellement existé, Franck Meier, né en Autriche et vétéran de la Première Guerre Mondiale, barman star de l’hôtel de luxe parisien, qui y officia de 1921 à 1947. C’est à travers ses yeux, au sein du microcosme feutré de ce lieu préservé où se croisent hauts gradés nazis et le tout-Paris, que l’auteur nous raconte les années d’occupation allemande. Franck Meier y est connu de tous, mais – et il n’est pas le seul dans l’hôtel – il cache un lourd secret en cette période, puisqu’il est d’origine juive.

L’idée – déjà exploitée par Pierre Assouline il y a quelques années avec « Lutetia » –  d’évoquer la Seconde Guerre Mondiale à travers la lorgnette d’un personnage évoluant dans un espace fermé et privilégié, était intéressante, mais je n’ai pas totalement été convaincue par ce roman, dont j’attendais beaucoup plus.

Je ne connaissais pas Franck Meier, mais le choix d’en faire le protagoniste de ce livre était excellent, vu son rôle, son secret, son aura. Pourtant, son traitement m’a semblé un peu terne, un peu lisse. J’ai lu « Le Barman du Ritz » sans déplaisir et avec intérêt, mais je me suis vaguement ennuyée, j’ai trouvé que le roman manquait d’ampleur, de souffle, je suis restée à distance de ce que proposait l’auteur. Il n’est pas forcément évident de raconter une histoire via un quasi huis clos et à mes yeux, le livre souffre d’une certaine linéarité, d’une certaine monotonie, j’ai eu l’impression de survoler quatre années d’occupation sans être véritablement embarquée. A cela s’ajoute le fait que, sans être mal incarné, Franck Meier demeure assez difficile à cerner, et finalement peu attachant, et que les autres personnages, les sous-intrigues qui pourraient donner du relief au récit m’ont semblé un peu cliché, à l’image de Blanche Auzello et des sentiments amoureux que le barman éprouve pour elle.

A l’époque de ma lecture, je n’avais pas encore écouté de podcasts de Philippe Collin et c’est tant mieux car j’ai été enthousiasmée par « Alfred Dreyfus, le combat de la République », et au vu de la richesse, de la densité, de l’intérêt de cette série qui ne faiblissent pas, bien au contraire, tout au long des dix épisodes, j’aurais mis la barre très haut pour ce roman, et ma déception aurait été encore plus grande.

« Le Barman du Ritz » n’est pas un mauvais livre, l’auteur a réalisé un travail de recherche conséquent, et le choix du personnage ainsi que de la période historique, en font un récit intrinsèquement intéressant, mais j’en ressors avec une impression mitigée.

Publié en Avril 2024 chez Albin Michel, 416 pages.

1 commentaire sur “Le Barman du Ritz – Philippe Collin

  1. ah un avis qui me dit que je peux passer mon chemin. Comme toi, j’aurais sans doute attendu beaucoup de ce roman, mais l’ennui et la platitude .. surtout pendant les 4 années d’occupation avec en plus un tel secret à cacher .. dommage !

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