Les étoiles errantes – Tommy Orange

« Les étoiles errantes » de Tommy Orange est une sorte de suite de son précédent « Ici n’est plus ici »

« Les étoiles errantes » se concentre sur l’histoire de la famille des demi-sœurs Viola et Jacquie et les petits-fils de cette dernière, Orvil, Loney et Loother, qui sont élevés par Viola – des personnages que l’on a découverts dans le premier opus.
L’histoire commence avec Bird, un jeune garçon muet qui a survécu au massacre de Sand Creek et qui se retrouve dans une sorte de prison-école à la discipline militaire, où il apprend l’anglais et se convertit au christianisme, et change également de nom, devenant Jude Star. Cela préfigure la tradition des fameux pensionnats dédiés à éradiquer les cultures autochtones, entre deux mauvais traitements. Charles, le fils de Jude, passera par le même établissement de son père. Écrivain, amoureux d’une jeune femme, Viola, il mourra sans connaître sa fille Victoria (future mère de Jacquie et Viola) qui sera élevée par un couple de blancs…
J’ai été déstabilisée par le fait que l’auteur passe très vite sur ces trois premières générations : à peine commence-t-on à s’attacher aux personnages que c’est déjà fini. C’est vraiment sur l’époque contemporaine – située après le fameux pow wow du précédent livre- que Tommy Orange prend son temps, pour développer personnalités et intrigues.
Je pense que c’était pour montrer que les problèmes rencontrés par les générations récentes ne datent pas d’hier et proviennent d’une succession de traumatismes – tentatives d’éradication et de déculturation qui provoquent violence et addictions qui résultent en des parents maltraitants ou absents, et des familles éclatées. Et que la lutte est compliquée pour réussir à survivre, déjà, puis transmettre.
Mais ce parti pris donne une construction un peu déséquilibrée qui ne m’a pas totalement convaincue. J’ai eu du mal à rentrer dans le roman, même si j’ai fini par l’apprécier, surtout après avoir relu « Ici n’est plus ici » – d’où ma recommandation de (re) lire le premier opus avant d’attaquer celui-ci car c’est en duo avec le précédent que ce nouveau roman fonctionne le mieux.

Publié en Août 2025 chez Albin Michel (Terres d’Amérique), traduit par Stéphane Roques, 368 pages.

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