Never(s) – Frédérique Berthet

Pour apprécier « Never(s) », il faut passer outre le style très particulier de Frédérique Berthet, la mise en page, et cette façon de s’adresser au personnage principal du récit – qui s’avère être sa grand-mère- en lui disant « vous », une femme dont on saura plus tard qu’elle se nomme Étiennette, qui, à première vue, semble parfaitement banale, une dame retraitée, mère de famille, active dans son quartier, qui s’inscrit un jour dans un atelier d’écriture.

Et puis c’est une vie à la fois universelle et très particulière,  que l’on découvre dans ce récit fragmenté, qui fait des bonds chronologiques, et fait écho à d’autres œuvres, comme « La romancière » d’Alain Cavalier ou encore « Hiroshima mon amour ».
Une jeunesse à Casablanca, une « faute » qui est dissimulée dans la honte et la peur du qu’en dira-t-on, un mariage avec un jeune militaire alors que nous sommes en pleine Seconde Guerre mondiale, une vie de couple qui se construit essentiellement de manière épistolaire, une mère qui doit par la force des choses élever ses deux premiers enfants seule, en dépit des injonctions de la société, un déracinement et un exil en zone rurale pour tenter de se rapprocher de son mari…
C’est une vie de femme qui se construit malgré les obstacles de la vie, de l’Histoire et de la société, avec sa part de drames, de chance, de bonheur, de résilience, que nous raconte Frédérique Berthet. Un ouvrage dans lequel j’ai eu du mal à entrer et que j’ai fini par beaucoup apprécier. J’aimerais à présent découvrir « Irène Suzanne D. » consacré à la sœur aînée d’Etiennette, décédée dans la fleur de l’âge. 
Publié en 2020 chez POL, 208 pages.

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