Après plusieurs livres décevants, enfin un roman qui a tenu ses promesses et m’a beaucoup plu! (Heureusement d’ailleurs que je ne me suis pas arrêtée à cet horrible bandeau rougeoyant avec la citation « Elle me convoquait », absolument pas représentatif du livre, qui donne l’impression que c’est un roman de gare vaguement érotique… il n’en est absolument rien!)
Dans cette autofiction, Serge est invité par le libraire d’une petite ville à devenir écrivain résident pendant un mois. Durant son séjour, il devra animer des ateliers de travail, participer à des conférences et publier un feuilleton dans la presse locale. Mais à peine arrivé, il prend connaissance d’un fait divers qui vient de se produire : un homme âgé, Commodore, réputé comme ayant un gros bas de laine, a disparu et un jeune homme – un peu marginal et installé récemment à la campagne – est accusé de l’avoir tué et d’avoir fait disparaître le corps. Serge tombe sous le charme de la photo de la compagne du suspect et fait tout pour la rencontrer. Son intérêt pour la jolie Dora et pour le fait divers le perturbe dans sa tâche, mais perturbe aussi la petite ville, entre ceux qui l’ont invité et sont déçus de son manque d’implication pour les ateliers et conférences, et ceux pour qui le suspect est le coupable idéal et qui n’ont pas envie qu’un étranger vienne fourrer son nez dans les affaires locales…
Serge Joncour dépeint très bien l’ambiance des petites villes, avec son hôtel unique, son marché et les attentes – culturelles, politiques – des uns et des autres par rapport à l’arrivée d’un écrivain un brin connu. La ville est secouée par le fait divers, et à la fois perturbée et excitée par la venue de cet « écrivain national ». Serge Joncour nous parle aussi du rôle de l’écrivain, de ce que l’on projette sur lui, et beaucoup de scènes sonnent très justes, notamment la rencontre entre l’auteur et des lecteurs qui n’ont pas forcément aimé ses livres . Si ce roman n’est pas un policier, il y règne quand même le mystère de la disparition du vieil homme ainsi qu’une tension qui monte : mécontentement de la population, hostilité de certains habitants… et qui est vraiment Dora? une victime de la vindicte populaire, une manipulatrice? Même la police commence à s’intéresser d’un peu trop près à Serge…
C’est un roman qui se lit très bien. Le récit est fluide, les personnages sont bien incarnés, et beaucoup de situations sentent le vécu. J’ai tourné les pages avec envie, pour savoir comment l’histoire allait finir…en effet, on craint le pire pour Serge! Dommage que le dénouement arrive de façon aussi brutale et inattendue, mais c’est vif, sous tension, et parfois drôle, et c’est un vrai plaisir de lecture, où l’on retrouve du suspense, de l’amour et une analyse fine et sans prétention de la place de l’écrivain dans la société. Coïncidence de lecture, la mention de Milon de Crotone, que l’on retrouve également dans Une Promesse, de Sorj Chalandon, lu quelques jours auparavant.
34e contribution au Challenge 1% rentrée littéraire 2014 organisé par Hérisson.
Tu es enthousiaste (et tu n'es pas la première) mais le sujet ne m'attire pas du tout !
argh, dommage !
Il fait partie de ceux que j'ai beaucoup aimés en 2014.
oui c'est une bonne surprise!
Il me tente beaucoup aussi, j'ai hâte de le lire, même si le bémol de la fin, tu n'es pas la seule à le noter, mais je suis prévenue.
je pense vraiment qu'il te plaira 🙂
Moi aussi je l'ai bien aimé. Emprunté à la médiathèque donc il n'y avait pas le bandeau mais il est vrai qu'il n'a rien à voir avec la choucroute si je peux dire.
c'est fou comme certains bandeaux et certaines 4e de couverture n'ont vraiment rien à voir avec le contenu…
C'est hyper tentant, décidé, je vais le lire 🙂
contente de t'avoir convaincue:-)
Il m'intéresse beaucoup, et comme toi la couverture ne me semble pas du tout attirante.
elle est moche, vulgaire et surtout n'a rien à voir avec l'esprit du livre!