« Berezina » de Sylvain Tesson n’est pas le genre de livres que j’ai l’habitude de lire, mais l’ayant reçu en cadeau par une personne de goût, je ne pouvais manquer de découvrir le récit de ce road-trip en side-car sur le chemin de la Retraite de Russie, deux cents ans après les faits.
Je ne connaissais que vaguement Sylvain Tesson, infatigable voyageur, et l’ai donc lu pour la première fois avec « Berezina ». En 2012, il décide avec quelques amis de faire le trajet Moscou-Paris avec des Oural, des motos soviétiques avec side-car, en reproduisant le chemin suivi par Napoléon en 1812.
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Ce livre a été pour moi l’occasion d’en savoir plus sur la Retraite de Russie, un épisode historique que je connaissais de nom, mais sans forcément savoir ce qu’il s’était précisément passé. Et Sylvain Tesson ne se contente pas d’évoquer son itinéraire, il donne des détails, citations de documents historiques à l’appui, sur l’effroyable boucherie que fut cette retraite, en plein hiver : hommes mourant de faim, de froid, piétinant les cadavres de leurs camarades, marchant dans de la bouillie humaine, se jetant sur les chevaux pour les manger…
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Sylvain Tesson est un très bon conteur, sachant mélanger faits historiques, explications et détails graphiques. Toute cette partie du livre est extrêmement intéressante, tout comme les réflexions de l’auteur sur l’héritage de Napoléon, et m’a vraiment donné envie de me replonger dans cette période de l’Histoire. En comparaison, le récit de son voyage en lui-même, malgré un ton enlevé et dynamique et parfois humoristique, m’a semblé un peu fade et manquant de profondeur. Sylvain Tesson et ses compères traversent pourtant plusieurs pays, mais le voyage en lui-même n’est pas forcément bien mis en valeur et ce côté répétitif du : on prend la route, on roule dans la neige, on ne voit rien, on a un problème mécanique, on a froid, on arrive au motel, on va boire des coups, on se couche…a fini par me lasser. C’est dommage, car c’est un beau périple et j’aurais aimé en savoir plus sur les pays, la culture, les personnes rencontrées…
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Même si globalement « Berezina » m’a plu, j’ai trouvé qu’en comparaison de la partie historique, très bien contée par Sylvain Tesson, la partie purement voyage manquait de relief. Je le regrette car j’aimais l’idée de mêler histoire et carnet de voyage. Cet ouvrage m’a néanmoins donné envie d’en savoir plus sur le règne de Napoléon, et aussi de découvrir d’autres récits de Sylvain Tesson, deux points plutôt positifs!
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Publié le 22 Janvier 2015, publié aux Editions Guérin, 199 pages.
Je n'ai pas encore lu Tesson .. quelque chose me retenait mais ce livre m'attirait pour la partie historique et je vois que c'est ce qui t'a plu aussi.
J'avais été un moment tentée… et un peu refroidie par ce que tu exprimes toi-même : trop de dérives sur le côté "on boit un coup"…
Dommage, car ce livre semble néanmoins intéressant.