Découvert sur la blogosphère car il a été fort apprécié de plusieurs bloggueurs, « Les Enfants de Dimmuvik » est un court roman islandais dont une grande partie de l’intrigue se passe dans les années 30.
Une femme âgée se remémore son enfance dans les années 30, lorsqu’elle vivait avec ses parents, son petit frère et sa petite sœur. Les moyens financiers étaient très limités, la nature était hostile, la faim était omniprésente et torturait les enfants. La mère vit prostrée depuis qu’elle a accouché d’un enfant mort-né, le père fait ce qu’il peu.
« Les Enfants de Dimmuvik » nous ramène à des temps terribles, et d’autant plus terribles qu’ils étaient ordinaires. Nous ne sommes pas ici en temps de guerre, mais dans la campagne islandaise, dans une famille pourtant pas si nombreuse – trois enfants – qui n’arrive pas à s’en sortir. Jon Atli Jonasson rend très bien cette atmosphère très sombre de nature froide, stérile et hostile, cette impression d’enfermement lorsque les journées semblent sans fin et que l’on n’arrive même plus à avoir un peu d’espoir que la situation s’arrange. Absence de lumière, faim, mutisme règnent sur ce roman, et le foyer est très isolé, sans soutien, sans aide de voisins, d’amis ou d’autres membres de la famille.
La seule éclaircie de ce quotidien désespérant semble être le verre de lait offert par la dame de la ferme à l’enfant qui viendra chercher le litre de lait.
Jon Atli Jonasson est très doué pour dépeindre des atmosphères. Certains passages de ce court roman sont extrêmement marquants, que ce soit l’enterrement du nouveau-né ou l’épisode du chien errant. Pourtant, même si l’histoire est forte et frappante, je n’ai pas accroché à cette histoire autant que ce que j’aurais pensé. Peut-être la faute à une introduction – la femme âgée qui repense à son passé – que j’ai trouvée assez artificielle, ou le fait que le roman soit très court avec une accumulation de drames et que je n’aie pas vraiment eu le temps de m’attacher à l’histoire? Tout cela pour dire que même si j’ai apprécié « Les Enfants de Dimmuvik » ce n’est pas un coup de cœur alors que le sujet et la façon dont il est traité aurait pu me le faire penser.
« Les Enfants de Dimmuvik » de Jon Atli Jonasson est un roman très sombre et terrible, sur une famille confrontée au désespoir et à la faim. Une novella à laquelle je n’ai pas totalement adhéré, mais qui ne peut laisser indifférent.
Publié le 10 Avril 2015 aux Editions Noir sur Blanc, traduit de l’islandais par Catherine Eyjolfsson, 96 pages.
Pour moi c'est un coup de cœur ! Ces textes courts et marquants me vont comme un gant 😉
Ah j'ai pensé à Jérôme en lisant ton billet ! Bon désolée que tu n'aies pas eu le même coup de coeur – tes bémols m'auraient je pense aussi un peu refroidis. A voir !
Tout comme Jérôme, j'ai aussi beaucoup aimé. Pas un coup de coeur, toutefois. Sans doute parce que le roman est trop court…