Veronica – Nelly Kaprièlian

Après avoir eu un coup de coeur pour le premier roman de Nelly Kaprièlian, j’avais hâte de lire son second, « Veronica », qui vient de paraître…Un plaisir renouvelé?

Dans ce roman, Nelly Kaprièlian nous parle d’une actrice, Veronica, star du cinéma hollywoodien dans les années 40.  Une femme mystérieuse, morte oubliée et dans le dénuement, et dont la réputation était sulfureuse : elle révélait dans ses mémoires qu’elle avait tué de jeunes actrices qui menaçaient de lui faire de l’ombre… Difficile en lisant ce livre de ne pas penser à Veronica Lake avec sa fameuse coiffure à la mèche cachant l’œil et autres similitudes biographiques, mais je n’ai pas du tout accroché au premier quart de ce roman, qui retrace la vie de cette jeune actrice, entre relation malsaine avec la mère, premiers films, liaisons tumultueuses et ces fameux assassinats. Une héroïne peu attachante, une narration hachée, une atmosphère froide m’ont fait décrocher plusieurs fois de ma lecture. Et puis l’auteur prend la parole, avouant qu’elle n’en peut plus d’écrire sur cette femme qui ne lui est pas sympathique, et là le livre a commencé à m’intéresser.

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Veronica Lake

Nous sommes à Los Angeles de nos jours, l’auteur est une journaliste française qui écrit une biographie de Veronica. L’actrice, décédée depuis les années 60, fait de nouveau parler d’elle car une urne contenant ses cendres a réapparu chez un antiquaire et sera bientôt mise en vente aux enchères. Pour les besoins de son enquête, l’auteur s’est donc rendue en Californie et espère durant son séjour faire la lumière sur les zones d’ombre de l’actrice, et notamment sur les meurtres de jeunes actrices dont elle s’était accusée dans ses mémoires. L’auteur a des rendez-vous prévus avec notamment un policier qui avait mené l’enquête à l’époque, une actrice qui a bien connu Veronica, ou encore la petite-fille de la star déchue…Mais l’atmosphère devient oppressante, une limousine suit en permanence l’auteur, un homme est tué, une photo disparait…

« Veronica » reprend des thèmes qu’abordait déjà « Le Manteau de Greta Garbo » : l’âge d’or du cinéma, la célébrité et ce qu’il en reste après la mort – avec, dans les deux livres, une vente aux enchères – la face sombre des acteurs, la machine hollywoodienne broyeuse de célébrités.
« Veronica » est surtout un roman d’ambiance, un brin lynchien, celui d’un Hollywood mystérieux et oppressant, entre rêve éveillé et cauchemar, où l’on passe rapidement d’un quartier interlope au Château Marmont, où l’on croise un étrange Brett Easton Ellis, où l’on traîne dans les hôtels toute la journée en attendant d’aller en soirée, où l’on ne sait pas à qui on peut se fier, …« Le Manteau de Greta Garbo » avait un côté à la fois personnel et encyclopédique que « Veronica » n’a pas, et paradoxalement, j’ai trouvé que ce second roman était moins bien maîtrisé que le premier, que l’auteur se perdait parfois en route dans ce récit dont le début a bien du mal à décoller. Mais passé la première partie, j’ai quand même pris plaisir à me (faire) balader dans cet Hollywood malsain. Un roman étrange, bancal mais bizarrement fascinant, le genre de livre qui ne plaira certainement pas à tout le monde, mais auquel j’ai trouvé un charme certain.Publié le 20 Janvier 2016 chez Grasset, 288 pages.

4e participation au Challenge Rentrée Hiver 2016 organisé par Laure de MicMelo.

 

Challenge Rentrée littéraire janvier 2016

7 commentaires sur “Veronica – Nelly Kaprièlian

  1. Son premier roman avait attiré ma curiosité, bien que je l'aie finalement pas lu.
    L'auteur se fait visiblement une spécialité du cinéma hollywoodien de l'Age d'or… Peut-être qu'elle ferait mieux de renouveler sa source d'inspiration si j'en crois ton billet…

  2. tu lui avais mis 5 coeurs la première fois (j'ai lu ton autre billet), je découvre l'auteur et comme le dit Delphine, elle semble bloquer à Hollywood, mais elle est critique cinéma, non ? bon le Hollywood malsain, pas trop ma tasse de thé j'avoue. C'est pas grave ! mais c'est dommage quand un premier livre nous ravit le coeur et que le second nous déçoit

  3. @ Joelle : ah oui, dans ce cas, il vaut mieux éviter!

    @ Moka : en tout cas c'est celui que j'ai préféré

    @ Papillon : ah je sais maintenant quels mots clés utiliser pour te convaincre de lire un livre 😀

    @ Electra : celui-ci ne m'a pas vraiment déçue c'est juste que quand tu as adoré le premier, tu mets la barre très haute pour le deuxième. L'auteur est critique littéraire, je ne crois pas qu'elle écrive sur le cinéma?

    @ Delphine : je ne dirais pas ça car c'est un thème très intéressant, et qu'en plus elle maîtrise. Ce qui est dommage c'est qu'elle a voulu écrire une sorte de début biographie fictive en guise de mise en bouche, et ça plombe vraiment le début du roman

  4. C'est drôle, tu l'as aimé pour les raisons pour lesquelles je ne l'ai pas aimé justement 😉 Je n'ai pas accroché à l'atmosphère, et ce personnage de journaliste m'a particulièrement agacée. Je crois que ce n'est pas un auteur pour moi en fait.

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