Funny Girl – Nick Hornby

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J’ai beaucoup aimé Nick Hornby dans ma jeunesse, « High Fidelity » est notamment un de mes livres préférés (l’adaptation cinématographique m’a beaucoup plu également), mais je n’avais pas vraiment accroché à ses derniers romans. La lecture de « Funny Girl » a donc été une excellente surprise!

En 1964, Barbara, une jeune fille de dix-huit ans au physique de rêve, a pour ambition d’être connue non pas pour sa plastique mais pour le fait de faire rire les gens. Lorsqu’elle débarque à Londres de son Blackpool natal, elle rencontre une équipe de scénaristes et un producteur qui tentent de monter une série comique basée sur un jeune couple que tout oppose. Barbara transforme le script grâce à son humour et à son sens de la répartie, et la série devient un succès de la BBC tandis que Barbara, renommée Sophie Straw, devient la coqueluche de l’Angleterre des années 60

« Funny Girl » est un roman frais et pétillant, qui nous replonge dans les années 60, avec tout ce que représente cette décennie : changement dans les mœurs, libération de la femme, nouvelles cultures populaires…Barbara est un personnage attachant, une belle fille arrivée à Londres tout droit de sa province et qui va faire son chemin en tant qu’actrice, certes en raison de son physique avantageux mais surtout grâce à sa vivacité d’esprit. Elle n’hésite pas à dire aux scénaristes et au producteur que le script est mauvais et elle est force de propositions pour les sujets abordés, les situations comiques et les répliques qui font mouche… A travers « Funny Girl », on découvre les coulisses d’une sitcom de la BBC : « Barbara (et Jim) » est tout d’abord un sketch comique d’une demi-heure présenté dans le cadre d’une émission, avant de devenir, vu le succès rencontré, une série hebdomadaire dont les épisodes sont enregistrés en public.

Difficile lorsque l’on n’est pas britannique de comprendre tous les clins d’oeil et hommages à la BBC des années 60 que comporte ce roman, mais « Funny Girl » est un roman dynamique, au ton enlevé, aux dialogues et situations souvent drôles, et qui est très éclairant sur les affres de la création. Il n’est déjà pas évident d’écrire des histoires, mais quand celles-ci doivent en plus faire rire le public, cela devient encore plus compliqué. Il faut de plus toujours trouver de nouveaux thèmes ou rebondissements pour conserver l’audience du public, avec le casse-tête que cela implique : que le personnage principal tombe enceinte comble les attentes des téléspectateurs, mais comment ensuite intégrer un bébé à l’intrigue?  Les évolutions des années 60 sont aussi propices à introduire à la télévision des thèmes inédits, notamment la sexualité – même si elle est ici abordée de façon humoristique et détournée – et une nouvelle façon de voir les choses : comme l’indique le titre « Barbara (et Jim) », c’est clairement Barbara qui porte la culotte dans le couple.

« Funny Girl » est porté par des personnages bien campés, que ce soit Barbara ou l’équipe composée de Tony et Bill, les scénaristes, tous deux homosexuels mais dont le premier s’est réfugié dans un mariage (plus ou moins) de raison, et de Dennis, le producteur malheureux en ménage, que l’on suit dans leur vie professionnelle comme dans leur vie privée. Ces personnages sont vraiment attachants, et j’étais presque triste de les quitter à la fin du roman. J’imaginerais bien une sorte de mise en abyme où « Funny Girl », roman racontant une série, serait lui-même adapté en série télévisée, avec les décors et les costumes typiques du Swinging London!

« Funny Girl » de Nick Hornby est donc un roman réjouissant, écrit avec dynamisme et humour et mettant en scène des personnages hauts en couleur et attachants. Je l’ai dévoré avec grand plaisir, et il m’a réconcilié avec l’auteur, dont les derniers livres avaient tendance à me décevoir. Avec le recul, je me dis que j’aurais dû lire « Funny Girl » en anglais car les dialogues auraient été encore plus savoureux dans la version originale. Un roman enlevé et qui donne la pêche, un excellent moment de lecture!

Publié le 19 août 2015 aux Editions Stock, traduit par Christine Barbaste , 423 pages.

43e participation au Challenge 1% Rentrée Littéraire 2015 organisé par Hérisson et 8e participation au Challenge « A Year in England ».

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10 commentaires sur “Funny Girl – Nick Hornby

  1. Bon Clara casse un peu l'ambiance ! Ton billet m'a lui convaincu de le lire (en anglais) car tu t'es attachée aux personnages et tu sembles vraiment t'être beaucoup amusée ! Je dois toujours lire un roman de cet auteur (j'ai toujours entendu parler d'HIgh Fidelity) – le About a boy, c'était lui aussi ? Bref, il faut que je me rattrape !

  2. @ Jérôme : je te conseille High Fidelity

    @ Electra : oui en VO je pense que ce sera encore mieux…c'est bien Nick Hornby qui a écrit High Fidelity et About a Boy, j'ai une préférence pour High Fidelity d'ailleurs

    @Clara : ah oui, à ce point??

    @ Delphine : ça se lit tout seul, mais c'est également très documenté sur le Londres des années 60 et sur les productions de ces fameuses séries de la BBC, donc ce n'est pas du tout un roman superficiel même s'il est tourné de façon légère

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