Difficile de résister à un roman plébiscité par le talentueux Richard Ford, surtout quand il est publié dans une collection que j’adore, « Terres d’Amérique ». Et j’ai bien fait de lire « Les Animaux » de Christian Kiefer, car ce roman tout à fait tenu ses promesses…
Contrairement à ce que j’ai pu lire, non « Les Animaux » n’est pas un premier roman, et non l’auteur n’est pas un perdreau de l’année , mais oui, c’est un livre qui ravira sans aucun doute les amateurs de romans noirs, de nature et de ruralité. L’histoire n’est d’ailleurs pas des plus originales, mais Christian Kiefer sait sans aucun doute comment créer des atmosphères et faire vivre ses personnages, le tout grâce à une écriture très fluide et addictive.
Bill Reed vit dans une petite ville de l’Idaho. A la mort de son oncle, il a repris le refuge pour animaux que celui-ci avait créé. Il soigne donc et accueille des animaux sauvages que des blessures ou des infirmités empêchent de pouvoir vivre en totale liberté : un loup amputé, un ours aveugle…Il va bientôt épouser Grace, une jeune vétérinaire qui élève seule son petit garçon depuis son divorce. Mais un coup de téléphone vient perturber sa vie paisible et rangée : au bout du fil, un certain Rick, qui vient de sortir de prison. C’était l’ami d’enfance de Bill. Les deux hommes ont fait les quatre cents coups jusqu’à ce que leurs chemins bifurquent il y a douze ans : après un plan qui a mal tourné, Rick a été emprisonné tandis que Bill changeait radicalement de vie. Aujourd’hui Rick réclame son dû et réclame des comptes…
« Les Animaux » repose sur trois axes forts : le récit d’une grande amitié entre deux garçons qui ont grandi dans la misère des mobile-homes du Nevada, une histoire de rédemption et un lieu absolument formidable pour situer un roman, ce fameux refuge pour animaux en plein hiver alors que la tempête de neige guette. Le récit alterne entre 1996 et 1984. Une période de douze ans qui a tout changé pour Bill et Rick : le premier a laissé derrière lui la délinquance et les addictions pour devenir un homme honnête qui se consacre aux animaux et a une vie personnelle stable. Le second a tout perdu : un tiers de sa vie en prison, sa mère, sa petite amie, ses perspectives d’avenir…L’écart est tel entre les deux hommes, qui viennent pourtant exactement du même milieu, que la confrontation ne peut être qu’amère et violente.
Christian Kiefer a écrit un magnifique roman que j’ai dévoré en moins de vingt-quatre heures. Certes, le point de départ n’est pas des plus originaux mais l’écrivain a une très belle plume, et l’atmosphère de ce roman est superbe : ce refuge dans la neige et la relation entre Bill et les animaux donnent une vraie profondeur au récit. Une bien jolie découverte!
Publié en Janvier 2017 chez Albin Michel, traduit par Marina Boraso, 400 pages.
4e lecture de la Rentrée Littéraire de Janvier 2017.
400 pages dévorées en 24 heures?! La chance.
Je l’ai commandé, évidemment! Ton billet ne peut que me conforter dans mon choix.
Noir, nature et ruralité, c’est pour moi!
c’était le week-end ^^ oui ce sont des composantes qui te parlent bien, ainsi qu’à Electra et Jérôme.
oh je ne lis pas ton billet .. oui je sais mais c’est parce que je vais le recevoir donc je préfère garder l’effet surprise, mais avec Nelfe tu as la deuxième à lui attribuer cette note donc je suis rassurée !
oui je fais pareil, je n’aime pas être « contaminée » quand je sais déjà que je vais lire le roman dans les jours qui viennent
oh oh ! je le rajoute sur ma liste !!
oui je pense qu’il te plaira !
Tout pour me plaire, tu penses bien !
ça ne m’étonne pas 🙂