Chien-Loup – Serge Joncour

Serge Joncour est un écrivain que j’apprécie. J’ai lu de lui « L’Écrivain National » et « Repose-toi sur moi », deux romans que j’ai beaucoup aimés. Son nouveau livre  » Chien-Loup », avec sa magnifique couverture, était donc un ouvrage de cette rentrée que je souhaitais absolument lire, d’autant plus que j’en avais eu des échos très positifs.

Le récit alterne entre deux époques. En 2017, Franck et Lise louent sur Internet une maison dans le Lot pour y passer l’été. La bâtisse est isolée, sur les hauteurs d’un village, et on n’y capte pas de réseau téléphonique. Lise, qui a été très malade, souhaitait cet isolement, ce minimalisme, cette coupure pour pouvoir être au calme et bien se reposer. Franck, producteur de cinéma, a accepté cette idée pour lui faire plaisir mais il n’est pas très à l’aise avec le fait d’être coupé du monde, et de n’avoir pas de réseau dans la maison, d’autant plus qu’il s’inquiète de l’attitude de ses associés, deux jeunes hommes ambitieux qui souhaitent se rapprocher de Netflix et d’Amazon… Il s’aperçoit bientôt qu’un chien-loup étrange rôde autour de la maison…

En parallèle, on découvre le village pendant la Première Guerre Mondiale. Les hommes sont partis au front, les femmes sont restées seules avec les vieillards et les infirmes. Parmi elles, l’épouse du médecin, bientôt disparu sur le champs de bataille. Un jour arrive un dompteur de lions allemand, qui s’installe avec ses fauves sur les hauteurs du village….

Disons-le tout de suite : j’ai été déçue par ce roman. Si j’ai été intriguée au début par les deux histoires que nous propose l’auteur, si l’écriture de Serge Joncour est toujours aussi belle, si j’aime les livres qui se déroulent dans la nature, je n’ai pas été convaincue par les développements de ces deux récits. Pourtant, tout avait bien commencé : ce couple dans cette maison isolée, ce village déserté par les hommes au front, la tension qui monte  – en 1914 et 2017 – avec les problèmes de Franck avec ses associés et la sensation d’étouffement qui l’envahit, et l’arrivée de ce dompteur allemand et de ses fauves … Pourtant aucune de ces deux histoires ne m’a semblé aboutie, au contraire j’ai trouvé qu’elles manquaient de rythme, qu’elles tournaient en rond, et que les éléments romanesques n’étaient pas assez exploités. Même les personnages ne m’ont semblé ni convaincants ni incarnés. J’attendais un final grandiose, mais bien que la tension ait été présente tout au long du roman, celle-ci est retombée comme un soufflé et la fin, que j’ai trouvée bâclée, n’a pas du tout été à la hauteur de mes espérances.

Dommage, tous les ingrédients étaient réunis pour donner un livre passionnant, mais malgré ma motivation à lire ce livre, et mes a priori positifs, la mayonnaise n’a jamais vraiment pris. Je n’ai pas passé un moment désagréable à lire « Chien-Loup », l’écriture de Serge Joncour est plaisante, mais je n’ai pas réussi à m’intéresser à ce roman, qui m’a laissé un goût d’inachevé… Un rendez-vous manqué…

Publié en Août 2018 chez Flammarion, 480 pages.

27e lecture de la Rentrée Littéraire de Septembre 2018.

20 commentaires sur “Chien-Loup – Serge Joncour

  1. J’avais adoré In vivo et Vu (très drôle) deux « vieux » romans de cet auteur. Puis j’ai été ensuite terriblement déçue par UV, et du coup, je n’ai jamais renouvelé. J’avais pourtant noté L’écrivain national, qui est susceptible de me plaire, plus que celui-là en tous cas !

  2. Jusqu’à la lecture du 4e paragraphe de ton billet, je me disais que ton billet allait me convaincre de mettre la main dessus!
    Puis, le vent a drôlement tourné. Dommage, vraiment (tant pour toi que pour moi)! 480 pages, quand même…

  3. Moi aussi j’au été très déçue de ce roman, je l’ai même abandonné parce que même si j’avais envie de savoir ce que diable foutait ce type en haut de la montagne avec ses fauves, le style m’a trop agacée. J’ai trouvé que l’auteur se répétait, une fois qu’il avait une bonne idée à développer il ne cessait d’y revenir jusqu’à épuisement. Vraiment, je trouve que c’est non seulement mauvais de la part de l’auteur mais aussi de l’éditeur ! Il aurait fallu couper tous ces passages !
    Bref, ça a eu raison de moi, je suis passée à autre chose. Et si en plus la fin retombe comme un soufflé, sans regrets !

    1. c’est dommage il y avait beaucoup de bonnes idées, et ce roman était bien parti, mais les idées n’ont pas été exploitées, alors qu’il y avait vraiment matière à…la fin n’est pas du tout à la hauteur des ingrédients malheureusement…

  4. Amusant de trouver des bémols sur ce livre encensé par la plupart des lecteurs. Comme Marion et vous, j’ai trouvé cela long, long, long et j’avoue avoir survolé moi aussi la fin. C’est bizarre car je n’avais pas eu cette impression à la lecture de ses autres romans, L’écrivain national, Repose-toi sur moi… Mais là j’avais envie de lui dire: ça va on a compris … tellement j’y ai vu de répétitions.

    1. oui c’est un roman qui n’est absolument pas dans la lignée de ceux que j’ai déjà pu lire… et j’ai également été étonnée du décalage entre l’enthousiasme d’un grand nombre de lecteurs et mon ressenti durant cette lecture…

  5. Comme toi j’écrirai un critique teintée de déception – je viens de le lire – il se trouve dans la sélection du Livre Inter 2019 – Joncour aurait réussi son pari en écrivant seulement la version 1915 (ou celle de 2017)

  6. Bonjour à tous, donc je ne le lirais pas….
    Mais je cherche les références du tableau.
    Auriez vous la gentilesse de me les indiquer.
    Bonne journée

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