Vanda – Marion Brunet

J’ai découvert Marion Brunet avec « L’Eté Circulaire »que j’ai trouvé excellent, et j’ai eu la chance non seulement de pouvoir lire son nouveau roman « Vanda », mais aussi de participer à une passionnante rencontre avec elle dans le cadre des événements virtuels  « Dans la tête de l’auteur en live ». 

Vanda est une jeune femme d’une trentaine d’années. On ne peut pas vraiment dire que ce soit une marginale, car elle travaille – elle est femme de ménage dans un hôpital psychiatrique – mais elle est cependant assez singulière. Elle est d’une nature plutôt solitaire, même si elle fait régulièrement la fête avec une bande de copains, et vit dans un cabanon, sur une plage du Sud, avec son petit garçon de six ans, Noé, surnommé « Le Bulot ». Avec son fils, qu’elle élève seule, elle entretient une relation très forte tout en l’entraînant parfois dans ses galères – le cabanon est proche d’un taudis, Noé dort dans la voiture pendant qu’elle fait la fête dans les bars, ou sur la plage en Corse avec elle lorsque, suite à la décision injuste d’un patron profiteur, elle perd son emploi d’été et le logement qui va avec. Un jour, Vanda croise dans un bar son ex petit-ami Simon, revenu en ville pour enterrer sa mère, et qu’elle n’avait pas revu depuis sept ans. Simon découvre qu’il est le père de Noé, dont il ignorait l’existence et entend bien faire valoir ses droits sur l’enfant, au grand dam de Vanda.

J’ai eu un véritable coup de cœur pour ce livre. L’écriture de Marion Brunet est incroyable de justesse, et ceci sans excès de mots. L’autrice a créé des personnages tout en subtilité que l’on accepte tels qu’ils sont, sans pouvoir les juger, que ce soit Vanda, qui a un côté brut, rugueux, qui n’est pas conventionnelle, qui se fourvoie parfois, mais dont l’amour pour son fils est indéniable ou encore Simon, qui a un vrai désir de paternité et une certaine légitimité à s’inquiéter et à vouloir exercer ses droits.

L’histoire est ancrée dans la réalité sociale – précarité de l’emploi, coupes dans les budgets dédiés à la santé, harcèlement au travail, burn-out, injustice, manifestations des gilets jaunes et violences policières … Le récit est empreint de tension, on sait dès le départ qu’on est dans un roman noir, même s’il y a de l’amour, du soleil, de la liberté, et cet espoir d’une vie meilleure à Tanger. 

« Vanda » de Marion Brunet est un livre dur mais beau – ou l’inverse – que j’ai trouvé magnifique. L’autrice est humaniste, elle aime ses personnages et cela se sent. J’ai adoré cette lecture, tout comme j’ai adoré cette rencontre, et j’ai vraiment envie de découvrir ses autres livres – jeunesse – dont j’ai entendu le plus grand bien. 

Publié en Février 2020 chez Albin Michel, 240 pages.

Merci à Claire Lajonchère et Caroline Ripoll chez Albin Michel pour cette belle lecture, et à Anthony (Serial Lecteur Nyctalope) et à Céline (Point à la Ligne) pour l’organisation de la rencontre !

32e lecture de la Rentrée Littéraire de Janvier 2020.

13 commentaires sur “Vanda – Marion Brunet

  1. je te suivais jusqu’à l’ancrage dans la réalité avec les gilets jaunes et là je lâche ! je ne veux pas retrouver ça dans mes lectures. Mais tu sais que moi et les romans français contemporains .. je préfère les classiques ou les étrangers, besoin de m’évader ou d’apprendre la grande Histoire.

  2. J’ai eu un vrai coup de coeur pour ce roman aussi. Je regrette de ne pas avoir lu son premier roman, il faudrait que je me le procure en poche !
    Et j’aurais adoré participer à la rencontre virtuelle la semaine prochaine, je ne l’ai su que trop tard.

    En tout cas, je suis contente de voir que tu l’as beaucoup apprécié aussi !

    1. ah zut pour la rencontre, j’espère que tu pourras participer à d’autres échanges !
      il me reste à découvrir ses romans jeunesse, qui ont une excellente réputation!

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