Du Miel sous les Galettes – Roukiata Ouedraogo

C’est via un VLEEL organisé par Anthony (Serial Lecteur Nyctalope) avec comme invité les éditions Slatkine que j’ai découvert Roukiata Ouedraogo, autrice et humoriste, qui vient de sortir son premier roman, d’inspiration autobiographique, « Du Miel sous les Galettes ».

Le récit nous entraîne au Burkina-Faso dans la famille Sankaké, les parents et les sept enfants, dont Yasmina, la benjamine, qui est la narratrice, et que l’on retrouve trente ans plus tard à Paris en tant que marraine de la Journée Internationale de la Francophonie . Le père est fonctionnaire, la mère est femme au foyer mais arrondit les fins de mois en vendant à ses voisines de beaux produits qu’elle ramène des marchés d’Abidjan. Tout va pour le mieux pour cette famille unie jusqu’au jour où le père est arrêté pour avoir détourné les fonds de son service, et emprisonné. 

La mère, Djelila, ne croit pas en la culpabilité de son mari, et se bat contre l’administration pour qu’il soit disculpé et libéré, enchaînant les longs et coûteux voyages à Ouagadougou, à 200 kilomètres de chez elle. Mais elle doit également faire vivre sa famille, privée du salaire du père : elle se met alors à faire des galettes au miel, qu’elle vend devant sa maison…

C’est un beau roman, tendre et lumineux que nous offre Roukiata Ouedraogo : c’est le récit du quotidien dans un quartier de Fada N’Gourma au début des années 80, mais aussi un hommage à sa mère, le portrait d’une femme forte qui ne baisse jamais les bras et se bat pour son mari et pour l’avenir de ses enfants. On s’attache à cette famille que l’on va suivre sur plusieurs années avec ses peurs, ses tensions, mais aussi ses bonnes nouvelles et ses réussites.

Mais c’est aussi, dans un épilogue au ton beaucoup plus grave que ce récit plein de fraîcheur et d’humour, l’occasion d’évoquer la part d’ombre de cette histoire : le traumatisme et le drame de l’ignorance qu’est l’excision. 

Un premier roman qui donne envie de découvrir les suivants. 

Publié en Septembre 2020 chez Slatkine, 269 pages. 

23e lecture de la Rentrée Littéraire de Septembre 2020.

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