« Lady Chevy », c’est Amy, lycéenne dans une petite ville de l’Ohio. Longtemps harcelée, jusqu’à ce qu’elle rend coups pour coups,  et surnommée Chevy (comme Chevrolet) en raison de son obésité, elle n’a qu’un but en tête : aller à l’université pour devenir vétérinaire, et laisser derrière elle une vie avec peu de perspectives. Ses parents ne sont pas méchants, mais son père est mou, et sa mère, qui elle, a un fort caractère, est assez instable. Et surtout, depuis que ses parents ont loué leurs terres à une société de fracturation hydraulique, leur eau est toxique et son petit frère Stonewall est né handicapé.

La jeune fille n’a que deux amis, Sadie et Paul, dont elle est amoureuse. Quand celui-ci lui demande de l’aider pour se venger de l’entreprise de fracturation hydraulique, Amy accepte…mais l’opération nocturne tourne au drame…

J’ai beaucoup aimé ce portrait d’une jeune fille solitaire qui aspire à se sortir d’un quotidien sclérosé. Amy a un caractère dur, car la vie ne lui a pas fait de cadeau, mais aussi parce qu’elle baigne dans une culture de la violence – son grand-père maternel était le chef local du KKK, son oncle Tom est un néo-nazi survivaliste, et le foyer possède de nombreuses armes à feu. Ce n’est pourtant pas une méchante personne, mais elle est entraînée malgré elle dans une spirale où son instinct de survie et sa volonté de s’échapper prennent le dessus.

Le récit est servi par des personnages secondaires vraiment réussis – que ce soit la mère d’Amy, une femme beaucoup avisée qu’il n’y parait, ou l’Oncle Tom, personnage complexe, curieusement attachant, qui soutiennent tous deux le projet d’Amy d’aller à l’université et de décrocher une bourse, puisque ses parents n’ont pas moyen de financer ses études. Mais il y a également un policier très particulier, Brett Hastings, une version méchante de Dexter, dont la route va croiser celle d’Amy…

« Lady Chevy » est un roman qui m’a vraiment beaucoup plu, et que j’ai trouvé plutôt maîtrisé…sauf pour la fin, où plusieurs éléments m’ont interpelée – une bonne nouvelle qui sort de nulle part et qui m’a semblé peu crédible tout comme l’attitude d’Amy juste après, l’introduction d’un tremblement de terre que l’auteur n’exploite pas du tout, quelques scènes peu claires…des bémols sans doute dû au fait que c’est un premier roman, qui annonce cependant un auteur prometteur ! 

Une Lecture Commune avec Jiemde!

Publié en Janvier 2022 chez Albin Michel (Terres d’Amérique), traduit par Diniz Galhos, 480 pages. 

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