Chez les Heureux du Monde – Edith Wharton

Je n’avais encore jamais lu Edith Wharton, qui est pourtant enterrée à Versailles, à 20 minutes à pied de chez moi (même si je n’ai jamais trouvé la tombe) et j’ai franchi le pas avec « Chez les Heureux du Monde », à l’affiche du 138e épisode du podcast littéraire Bibliomaniacs.

Ce classique américain se déroule au début du XXe siècle, en grande partie à New-York. On y fait la connaissance de Lily Bart, une jeune femme de la bonne société mais qui se retrouve dans une situation difficile, car ses parents sont morts ruinés, et elle n’a donc pas d’argent à elle pour mener le train de vie du milieu dans lequel elle évolue. Belle, intelligente, avec du caractère, elle cherche un mari qui pourra subvenir à ses besoins, même si elle a un gros faible pour Lawrence Selden…

J’ai commencé ce livre avec entrain, mais mon enthousiasme a été vite douché : en effet, j’ai fait la grossière erreur de lire la préface de Frédéric Vitoux dans l’édition Gallimard…qui révèle la fin. Pourquoi?? Pourquoi placer en amont du roman un texte qui serait parfait pour une postface et spoiler le lecteur?

Pour autant j’ai bien aimé le début, que j’ai trouvé vif, enlevé, avec un personnage principal très incarné, et qui n’a pas la langue dans sa poche. J’ai donc lu avec plaisir une centaine de pages et puis… patatras ! je suis entrée dans une sorte de ventre mou où l’intrigue pédale dans la semoule pendant plusieurs centaines de pages – je me suis perdue dans un tunnel de soirées, de voyages, alors que le même schéma se répète encore et encore. Lily se rapproche d’un potentiel mari mais finalement il ne lui plait pas tant que ça, alors elle le dédaigne, puis essaie de le récupérer quand sa situation personnelle s’est aggravée, mais l’homme se détourne ou lui fait une crasse. En parallèle, elle devient très amie avec des personnes avec qui elle s’amuse beaucoup…jusqu’à la brouille pour des motifs plus ou moins fallacieux.

Je me suis sentie parfois décontenancée par ma lecture : une sous-intrigue semble très importante puis est finalement oubliée pendant quasiment toute la durée du livre ; certains passages manquent de liant, me donnant l’impression d’avoir raté un épisode ou des informations… je n’ai pas non plus été convaincue par la fin, que j’ai trouvée très lourde.

Pourtant, j’ai aimé le personnage de Lily, qui est assez contrasté – elle est à la fois très intelligente et très naïve ; elle a une certaine éthique tout en ayant des côtés intéressés ; elle cherche à s’élever socialement, ou tout du moins à retrouver sa place dans son milieu d’origine tout en gaspillant le peu d’argent qu’elle possède dans des choses superficielles ou au jeu…

Vous l’aurez compris, malgré quelques éléments qui m’ont beaucoup plu, je ne me suis pas épanouie dans cette lecture… pas sûre que l’œuvre d’Edith Wharton soit pour moi, mais j’aurais peut-être mieux apprécié cette histoire via une adaptation, à l’image de « Vanity Fair » dont j’ai vraiment beaucoup  apprécié la mini-série…

Publié en 1908 en France, disponible au Livre de Poche dans une traduction de Charles du Bos, 448 pages.


5 commentaires sur “Chez les Heureux du Monde – Edith Wharton

  1. Jj ai lu ce livre il y a une décennie a i époque j etais pas très bien disons franchement dépressive et la lecture de Édith wharton m avais émerveillée un jour je relirai ce roman experant trouver des réponses à ma vie

  2. Oh !! J’ai tellement aimé ce livre , lu il y a une bonne dizaine d’année , jamais oublié ; ta chronique m’étonne … Pour moi beaucoup d’intelligence, de finesse et une cruauté certaine dans ce portrait d’une femme qui a rêvé sa vie et pas trouvé sa place ( c’est peu de le dire 😉

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