La Disparue du Cinéma – Guillaume Tion

Je lis avec attention toutes les parutions de la collaboration entre 10/18 et Society sur les grandes affaires de faits divers aux USA, état après état. La maison d’édition publie désormais, sur un concept similaire, et en partenariat avec Libération, une série « true crime » ancrée dans les régions françaises. Premier ouvrage lu, le récit d’un fait divers alsacien : « La disparue du cinéma » de Guillaume Tion. 
La disparue du titre, c’est Carole Prin, 37 ans, enceinte de neuf mois. Le 17 mai 1995, elle appelle son compagnon Roland Moog pour le prévenir qu’au vu des contractions ressenties, elle va partir à la maternité pour accoucher. Mais lorsque le futur père se rend à l’hôpital, Carole n’est pas inscrite sur les registres, elle ne s’est pas présentée et ne se présentera jamais. Où est passée cette femme prête à accoucher? Que lui est-il arrivé ?
Cette histoire, qui se déroule en grande partie autour du cinéma Le Star de Strasbourg, où Carole était caissière et Roland projectionniste, est complètement folle, en sus d’être tragique. Quelle tristesse pour Carole Prin qui a essayé vainement pendant des années – et avec des conjoints différents – de devenir mère et qui était tombée enceinte, comme par miracle, avec ce nouveau compagnon.  Je ne veux pas dévoiler les détails de l’histoire mais je suis allée de surprise en surprise en lisant cet ouvrage, avec des dissimulations hallucinantes et un portrait psychologique trouble, où la gémellité tient une grande place. 
Le fait que cette affaire (que je ne connaissais pas du tout) se déroule en France rajoute une proximité avec les protagonistes. Une histoire terrible, rageante, qui fait naître beaucoup d’empathie pour la victime – ou plutôt LES victimes, car l’enfant qui était prêt à naître est trop souvent oublié- mais aussi pour sa famille… et pour la famille du meurtrier également, car ses membres se retrouvent face à des découvertes et des cas de conscience que je ne souhaite à personne.
Un livre édifiant. 
Publié chez 10/18 en Mars 2025, 208 pages.

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