Après avoir lu « L’assassin des ruines », j’ai enchaîné avec le tome 2 de la Trilogie Hambourgeoise de Cay Rademacher, « L’orphelin des docks ».
L’intrigue se déroule quelques mois après celle du tome 1. Après le froid terrible de l’hiver, c’est désormais la canicule qui frappe Hambourg. Frank Stave et son équipe sont appelés sur une scène de crime dans un entrepôt non loin du port. Un adolescent a été retrouvé mort, allongé sur une bombe non explosée. Dans son enquête, l’inspecteur est amené à interroger des « enfants-loups », des enfants sans famille, qui ont parfois fui les zones contrôlées par l’Armée Rouge, livrés à eux-mêmes, qui survivent comme ils le peuvent dans les décombres, entre vols, trafics et prostitution.
Comme dans le tome 1, l’intrigue (qui tient cependant la route, même s’il y a quelques longueurs) n’est pas le point fort du roman, c’est vraiment le contexte historique qui prime. Là où beaucoup de livres s’arrêtent à la fin de la guerre, cette trilogie s’attache à décrire le quotidien de l’après-guerre, souvent très difficile, des civils allemands de Hambourg, et notamment ici des orphelins – 40 000 rien que dans cette ville en 1947, dont la moitié sans famille identifiée pour les recueillir et s’occuper d’eux. Le tome évoque également la destinée d’une entreprise phare de Hambourg, Blohm & Voss, et de ses chantiers navals.
J’ai aimé que le personnage de Frank prenne de l’ampleur, on le voit ici en tant que père, en tant qu’amant. Compliqué pour ceux qui ont été absents si longtemps de se réintégrer à la vie civile, compliqué aussi de « refaire sa vie » quand le quotidien est si chaotique.
Certaines séries souffrent de baisses de tension, il n’en est rien ici, et tout m’a poussé à continuer avec le troisième et dernière tome, « Le Faussaire de Hambourg ».
Publié aux Editions du Masque en 2018, traduit par Georges Sturm, 336 pages.
J’ai noté le premier et je vais le lire cet été ! Peut-être que, comme toi, je vais enchaîner !