Lettres d’amour à un tueur en série – Tasha Coryell

J’ai enfin lu « Lettres d’amour à un tueur en série » de Tasha Coryell (en VO sous le titre « Love letters to a serial killer » : Hannah, la trentaine, est au point mort dans sa vie, à Minneapolis. Elle enchaîne les rencontres amoureuses qui ne débouchent sur rien, elle est peu investie dans son travail de graphiste au sein d’une association caritative, et sa meilleure amie a pris ses distances depuis qu’elle est en couple.

Lorsqu’elle entend parler dans les médias de la disparition d’une jeune femme dans l’état de Géorgie, Anna Leigh, elle s’intéresse fortement à l’affaire, participe à un forum de discussion, s’implique en créant des affiches…Mais Anna Leigh est bientôt retrouvée morte dans un ravin…avec trois autres cadavres féminins. Un suspect, William Thompson, est arrêté : c’était le collègue d’Anna Leigh, le client de , l’élève de Jill la prof de fitness, et il était allé à un date avec Emmy la dernière victime.
Furieuse, Hannah écrit à ce suspect, pour lui dire tout le mal qu’elle pense de lui. Contre toute attente, William lui répond et une correspondance s’établit… Et très vite, Hannah tombe amoureuse de cet homme.
L’histoire est très rythmée, avec pas mal de traits d’esprit, et le roman se lit par conséquent très bien. Hannah réussit à devenir un personnage attachant… même si, objectivement, elle n’est pas du tout saine d’esprit. Et c’est la force de ce livre, montrer comment une personne en apparence normale, lambda (car Hannah n’a pas une vie très réussie, mais finalement pas plus ou moins qu’une autre) peut tomber amoureuse d’un homme accusé d’être un serial killer, un tueur de femmes. 
L’aspect « policier » du roman n’est pas très profond, il y a un rebondissement que j’ai vu venir à des kilomètres, mais c’est plutôt sur le personnage d’Hannah que repose le livre; sa personnalité, sa psychologie : un personnage dérangé… qui finit par devenir dérangeant. Car sous l’intrigue plutôt bien menée, parfois drôle, assez légère, se cache une réalité qui met très mal à l’aise. 

Publié en 2024 chez Robert Laffont, traduit par Blandine Longre, 384 pages, en poche chez Pocket.

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