Quand j’ai vu le titre « L’histoire de Mother Naked », accolé au nom de l’auteur Glen James Brown, j’ai imaginé une histoire se passant à San Francisco dans les années 70, avec une hippie s’effeuillant dans des volutes de fumée de substances forcément illicites.
Que nenni- ou plutôt naye! – le roman se déroule en 1434 en Angleterre au cours d’un banquet de notables organisé à Durham. Mother Naked est un ménestrel mais pas celui qui était attendu pour mettre l’ambiance. Et vous devinez que l’ambiance ne sera pas non plus celle qui était attendue : de la soirée disco, on passe sans prévenir à du black metal, lourd et glaçant.
En effet, Mother Naked va conter une histoire qui s’est déroulée plusieurs dizaines d’années auparavant, autour de la famille Payne, avec serfs écrasés de travail, rivalités odieuses, morts, désespoir … sans oublier un spectre qui rôde …
J’ai été embarquée par ce roman où les courts chapitres nous happent du début jusqu’à la fin. Moi qui ne suis habituellement pas adepte de tout ce qui est médiéval, j’ai été conquise par le contexte politique finalement toujours très actuel de ce qui nous est conté – que ce soit au XVe ou au XXIe siecle, aye c’est la même chanson – et j’ai lu cet ouvrage comme un roman noir et social, où vengeance et conséquences de nos actes sont de puissants ingrédients de l’histoire. Mention spéciale à la langue et au style utilisés dont la traduction de Claire Charrier ne peut que forger l’admiration.
Publié en Septembre 2025 aux éditions du Typhon, traduit par Claire Charrier, 250 pages.