« Mathilde ne dit rien » est le tome qui inaugure la série des Chroniques de la Place Carrée, de Tristan Saule. La Mathilde du titre est une femme d’une quarantaine d’années, travailleuse sociale, qui vit dans une cité. Le jour où elle découvre que ses voisins de palier vont être expulsés car le mari a été arnaqué et ne peut plus payer son loyer, Mathilde voit rouge et décide de faire justice elle-même…
Le premier chapitre, dans le huis clos étouffant d’une villa, est particulièrement réussi. On y découvre la face cachée de Mathilde, femme grande et costaude, ancienne judoka, qui expie un passé douloureux et traumatique derrière une vie monotone et solitaire. Ce roman noir et social, reposant sur un personnage de femme qui décide de prendre les choses en main pour renverser l’ordre établi, m’a fait penser à « La Daronne », avec moins d’humour et beaucoup plus de désespoir.
Il y a quelque chose de cinématographique dans « Mathilde ne dit rien », les situations, les atmosphères sont particulièrement réussies. Les chapitres alternent entre la période contemporaine et le passé de Mathilde, lorsqu’elle était un espoir du judo amoureuse d’une petite frappe. Le récit est court, percutant, efficace. Le binôme entre Mathilde et Idriss, le petit-fils de ses voisins, à la langue bien pendue, est original et fonctionne bien. Je n’ai cependant pas bien compris pourquoi le fils des voisins en voulait tellement à Mathilde et lui mettait des bâtons dans les roues alors qu’elle souhaitait aider ses parents. Petit bémol supplémentaire : j’ai trouvé que les scènes de violence, surtout à la fin, n’étaient pas complètement maîtrisées, à la limite du crédible – trop longues, trop sanguinolentes, partant un peu dans tous les sens…
Malgré ces petites réserves, « Mathilde ne dit rien » reste un bon moment de lecture, qui donne envie d’enchaîner avec le second tome des Chroniques, « Héroïne », qui vient de sortir !
Publié en Janvier 2021 chez Le Quartanier, 288 pages, en poche chez Folio.
J’ai vraiment beaucoup aimé ce premier tome, d’ailleurs, j’ai déjà acheté le deuxième. Pour moi, c’est bien meilleur que La Daronne, (qui m’avait laissée un peu de marbre, je l’avoue) même si on peut leur trouver quelques points communs.
ah j’ai adoré La Daronne!!
Je vais lire le tome 2 également !
ça ne me donne pas du tout envie, c’est étrange mais les justiciers en général (qu’ils soient des personnages ordinaries ou des super héros) m’ennuient au plus haut point 😉
haha, chacun ses limites 😀