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J’apprécie beaucoup les polars d’Arnaldur Indridason, et encore plus depuis que je me suis rendue en Islande en Février 2012. J’étais donc ravie de lire son dernier livre « Le Duel », qui est une sorte de prequel de la série Erlendur: en effet, ce n’est pas lui qui enquête dans ce roman, puisque celui-ci se déroule juste avant sa prise de fonction.
L’enquête est donc menée par Marion Brem, que je connaissais déjà en tant que personnage secondaire des intrigues résolues par Erlendur. Le tour de force du « Duel » est qu’il règne un mystère sur le genre de Marion pendant tout le roman- mystère qui n’en est pas un si l’on a lu les autres livres, mais qui reste un bel exploit littéraire et de traduction. Tout comme Erlendur est marqué à jamais par la disparition de son frère lorsqu’il était enfant, Marion a également un traumatisme: la tuberculose qui l’affecta dans son enfance. L’histoire se passe en 1972, en pleine guerre froide, alors que tout Reykjavik est en émoi car la capitale islandaise accueille les championnats du monde d’échecs, avec le match du siècle: le duel entre l’Américain Bobby Fischer et le Russe Boris Spassky. Un jeune homme un peu simple d’esprit est retrouvé poignardé dans un cinéma de la ville. Il avait l’habitude d’enregistrer les bandes sons des films qu’il visionnait.
L’intrigue est de facture classique, voire même plus fluide que la plupart des autres romans d’Indridason, mais le roman est très plaisant à lire, et le personnage de Marion Brem apporte un souffle nouveau à l’écriture d’Arnaldur Indridason. J’ai retrouvé avec plaisir le contexte historique qui m’avait tant plu dans l' »Homme du Lac », sans doute mon préféré du même auteur, avec l’influence du communisme en Islande, et j’ai trouvé que faire dérouler le roman lors de ces fameux championnats du monde d’échecs était un excellent choix, puisque cela crée automatiquement une ambiance particulière, de mystère, de secret, de tension, qui met le récit en valeur.
J'ai beaucoup aimé aussi. Ce n'est pas l'intrigue policière qui importe mais l'ambiance.
exactement…
Je n'ai lu que les deux premiers romans de la série, il faudrait que je m'y remette un jour.
il ne me reste plus qu'"Etranges rivages", qui vient de sortir en poche, à lire, mais je veux relire les deux premiers, justement, car je ne m'en souviens plus très bien…
je vais le lire, pour plein de raisons…je n'ai jamais lu cet auteur et je me suis dit que j'allais commencer avec son titre qui traite des échecs…
c'est une bonne idée de commencer par ce titre, car chronologiquement parlant, c'est le 1er, même si c'est le dernier publié…par contre les echecs sont juste là pour planter le décor et le contexte, ce n'est pas le sujet du roman…
Si pendant tout le livre on ne sait pas si le personnage principal est un homme ou une femme, je ne sais pas ce que ça donne avec la grammaire islandaise mais pour le français, c'est un bel exploit de traduction !
oui, j'ai cherché la petite bête pendant tout le récit, et je n'ai rien trouvé…tout est parfaitement neutre!