J’avais lu il y a très longtemps « A l’Irlandaise » de Joseph O’Connor, et j’avais été très marquée par ce roman, sans pour autant avoir l’occasion de lire un autre livre de cet auteur irlandais qui est d’ailleurs le frère de Sinead O’Connor. La sortie cette année de « Maintenant ou Jamais » qui, en plus, parle d’un groupe de rock, a été l’occasion de me rattraper…mais malheureusement mon avis est plutôt mitigé.
Dans les années 80, dans la banlieue de Londres, Robbie Goulding, un jeune Irlandais dont la famille a émigré en Angleterre suite à un drame, rencontre à l’université le flamboyant et charismatique Fran Mulvey. Fran a été adopté au Vietnam et a connu des années très difficiles entre familles d’adoption et foyers. Les deux amis, passionnés de musique, décident de monter un groupe de rock. Rejoints par Trez – belle fille multi-instrumentiste dont Robbie tombe très amoureux – et son jumeau Sean à la batterie, ils forment le groupe « Ships in the night ». Après des années de galère en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, le succès viendra enfin, mais après de nombreux hits et une tournée internationale, le groupe implosera, victime de la drogue, de l’alcoolisme, des brouilles entre les membres et de la volonté de Fran de faire une carrière solo. Trente ans plus tard, Robbie, qui raconte l’histoire, est fauché, alcoolique et solitaire, son ex-femme et sa fille vivant aux Etats-Unis. Mais Trez le convainc de remonter sur scène avec Sean et elle le temps d’un concert…
Je suis sûre que Joseph O’Connor, que je devine fan de rock, a dû adorer écrire ce livre. Celui-ci est bourré de références musicales – d’ailleurs il vaut mieux aimer le rock pour lire ce roman, ce qui est mon cas, car sinon on doit se sentir un peu perdu – et la voix de Robbie, le narrateur de ce récit, est sous la plume de l’auteur, plutôt alerte et pleine d’humour. Pourtant malgré la bonne idée de départ – le rock est toujours un thème qui me plait – ce livre m’a semblé poussif, et j’ai eu du mal à en venir à bout alors que pour parler marketing, je suis clairement dans la cible…
Je pense en fait que je n’ai pas cru une seconde ni à ce groupe ni à l’histoire racontée. Pourtant on passe par la plupart des étapes que tout groupe a rencontrées : la formation, les premières répétitions, les premiers concerts, les échecs, les anecdotes, les tournées, les prises de bec, les problèmes de drogue, les problèmes juridiques, les brouilles, les carrières solo…Est-ce parce que l’histoire est racontée par Robbie, clairement le membre le moins charismatique et le moins doué, celui qui n’a pas su tirer profit de l’expérience vécue et de la gloire? Mais le récit m’a semblé manquer de densité malgré quelques beaux épisodes, notamment une rencontre très touchante avec Patti Smith (qui m’a d’ailleurs fait penser que je n’ai toujours pas lu » M Train », ce que j’aurais peut-être dû faire au lieu de lire « Maintenant ou Jamais ») Beaucoup de choses m’ont semblé téléphonées ou artificielles, et le final, un brin dégoulinant, m’a déçue. En fait, j’écrivais plus haut qu’il vaut mieux aimer le rock pour lire ce roman, au vu des nombreuses références, mais en fait peut-être que si je n’aimais pas le rock je me serais plus attachée aux autres thèmes du roman : l’amour, l’amitié, la création, les problèmes familiaux… et j’aurais plus apprécié ce livre.
Attention, « Maintenant ou Jamais » n’est pas un mauvais livre mais il n’a pas répondu à mes attentes – qui, vu l’auteur et le thème, étaient, c’est vrai, plutôt hautes- et je n’ai pas été convaincue par ce que propose Joseph O’Connor dans ce livre finalement un peu trop bienveillant et plein de bons sentiments (surtout la fin) – et pas assez rock’n’roll dans l’esprit alors que je m’attendais à un récit plein de bruit et de fureur. Bref, « Maintenant ou Jamais » m’a déçue, je ne pensais pas patiner autant pour terminer ce livre qui ne compte même pas 400 pages… Ce qui ne veut pas dire que je ne retrouverais pas l’auteur avec plaisir, mais dans ce cas dans un autre registre, plus sombre et plus marquant.
Publié en Mars 2016 aux éditions Phébus, traduit par Carine Chichereau, 384 pages.
33e participation au Challenge Rentrée Hiver 2016 organisé par Laure de MicMélo.
Ah zut alors ! Je te sentais vraiment partante au vu du sujet et de ton bon souvenir de cet auteur – merci pour la piqure de rappel concernant Patti Smith !
je sens que le Mois Américain va être l’occasion de le lire
Dans mes bras, Eva ! Je n’ai pas non plus accroché à ce roman, d’un auteur pourtant beaucoup aimé par ailleurs ! (et je n’ai pas écrit de billet, je sais, j’aurais du !)
ah oui je serais curieuse de lire ton billet!
S’il ne t’a pas convaincue, je doute qu’il en aille autrement avec moi qui n’ai sans doute pas ta culture rock…
tu passerais à côté de pas mal de références (et il y en a beaucoup) mais peut-être que tu apprécierais plus d’autres aspects de l’histoire
Le sujet ne me tentait pas au départ donc je n’avis pas cherché à le lire ( j’ai bien fait on dirait)
je ne vais pas vraiment te le conseiller…
Hon… Je pensais bien qu’il était pour toi, ce roman. Eh ben non. Je lis: «un peu trop bienveillant et plein de bons sentiments» et je dis: je passe!
Pfff moi aussi je pensais qu’il était pour moi… 🙁 oui, tu peux passer!
Je ne connaissais pas et je ne sais pas s’il me plairait, je suis curieuse 🙂
à tenter, alors ! 🙂
Je suis beaucoup plus enthousiaste dans ma chronique. Je suis très client chez O’Connor.