Je ne connaissais pas du tout « Garden of Love » et n’avais même jamais entendu parler de Marcus Malte, son auteur, et ce sont les billets de Jérôme et de Noukette qui m’ont convaincue ce roman qui a reçu le Prix ELLE en 2008 dans la catégorie policiers.
Difficile de parler de ce livre, extrêmement atypique. Pas sûre d’ailleurs qu’il plaise au plus grand nombre car il est déroutant, et il faut vraiment s’accrocher et persévérer pour trouver ses marques dans le récit, naviguer dans ces eaux troubles, réussir à comprendre enfin où l’auteur veut en venir.
Plusieurs histoires se mélangent dans « Garden of Love ». Alexandre Astrid reçoit un manuscrit dont le récit fait écho à sa propre vie, mais de façon déformée. Qui lui envoie ce texte, et dans quel but? Qui est qui dans ce récit? On croise dans ce livre un père de famille, une prostituée, deux amis aux caractères diamétralement opposés, dont les destins s’entremêlent, sans que l’on sache vraiment si on est dans la réalité ou dans la fiction.
J’ai d’abord été déroutée par ce roman, qui n’était pas du tout ce à quoi je m’attendais. J’étais un peu perdue dans le récit, et au début je n’ai pas du tout accroché au livre, que j’ai failli, du coup, reposer. Heureusement que j’étais en vacances, et que je n’avais pas d’autre livre à proximité, car j’ai persévéré et j’ai fini par être emportée par ce tourbillon un brin poisseux.
Il faut donc être prévenu que la lecture de « Garden of Love » n’est pas évidente, et qu’il faut une bonne centaine de pages pour que les pièces du puzzle se mettent en place. Une fois que l’on commence à comprendre, difficile de ne pas être bluffé par le talent de Marcus Malte et par le côté vertigineux de ce récit. Attention, ce n’est pas un roman policier au sens littéral du terme, même si Alexandre Astrid est policier de profession. C’est plutôt un roman noir, avec effectivement du suspense, mais plutôt à dimension psychologique.
J’ai envie de dire qu’il faut lire Marcus Malte et son « Garden of Love » plutôt qu’en parler. C’est une expérience littéraire qu’il n’est pas facile de commenter, avec un côté lynchien qui peut rebuter, mais cela vaut vraiment le coup de s’accrocher. Un roman vraiment original, qui marque durablement.
Publié le 11 Janvier 2007 aux Editions Zulma, 317 pages. Disponible en poche chez Folio.
Déroutant, c'est le mot ! Mais tu as raison de préciser qu'il faut s'accrocher, ça vaut vraiment la peine.
C'est l'avis de Jérôme qui m'a donné aussi envie de le lire, et contrairement à toi, j'ai aimé d'emblée, parce que, comme tu le dis c'est un roman vraiment original, et qu'il nous plonge rapidement dans une ambiance bien particulière. Mais une amie à qui je l'ai prêté, le lui vantant avec force enthousiasme, a beaucoup moins accroché que moi, en raison de cette complexité que tu évoques, en début de lecture.
Une expérience littéraire qui m'a scotchée !!! Cet auteur est un génie !
@ Jérôme : oui, car si je n'avais pas lu vos deux chroniques enthousiastes, je n'aurais peut-être pas persévéré
@Ingannmic : oui, c'est un roman à côté duquel on peut passer à cause de cette complexité…
@Noukette: il faudrait que j'en lise d'autres du même auteur…
J'avais eu un peu de mal à entrer dedans puis fini par beaucoup aimer 😉