Illska – Le Mal d’Eirikur Örn Norddahl était un des romans de la rentrée littéraire qui me disaient le plus, et j’étais vraiment curieuse de voir comment l’auteur allait traiter les thèmes abordés dans le récit: néo-nazisme, fascisme, Shoah, entre la Lituanie et l’Islande. La déception n’en a été que plus rude.
Dans Illska, on retrouve un triangle amoureux : Agnès, islandaise d’origine lituanienne, est obsédée par la Shoah. La vie de sa famille a été bouleversée en 1941 lorsque les Einsatzgruppen sont arrivés dans la petite ville lituanienne de Jubarkas et en ont massacré les Juifs, aidés par une partie de la population locale. C’est ainsi que sont morts les parents de sa grand-mère maternelle tandis que son grand-père et son grand-oncle paternels étaient impliqués dans les massacres. Agnès est en couple avec Omar, mais rencontre dans le cadre de ses recherches pour sa thèse un néo-nazi nommé Arnor dont elle tombe amoureuse et avec qui elle entame une liaison.
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J’ai eu énormément de mal à entrer dans « Illska » car l’intrigue durant quasiment la première moitié du livre, est continuellement entrecoupée de paragraphes informatifs sur le racisme et le fascisme. Ce parti pris m’a agacée et m’a empêchée de me concentrer sur l’histoire de triangle amoureux qui était contée. J’ai même abandonné cette lecture au bout de 200 pages car je la trouvais trop pénible pour continuer. Au bout de trois semaines, j’ai décidé de redonner une chance à cet ouvrage, et je m’en suis d’abord félicitée car la suite du livre était beaucoup plus intéressante : plus de coupures intempestives mais des pages vraiment intéressantes sur le pogrom de Jubarkas et sur les interactions entre la famille du père d’Agnès et celle de sa mère en 1941, et également une partie passionnante sur l’enfance et l’adolescence d’Arnor le néo-nazi, un personnage dense et complexe que j’ai trouvé très bien incarné.
Malheureusement les cent cinquante dernières pages consacrées aux déboires conjugaux d’Agnès, Omar et Arnor m’ont lassée, je les ai lues en diagonale, d’autant plus que je n’ai jamais réussi à m’intéresser à ce triangle amoureux, qui est la base du roman, ni à m’attacher à Omar, qui m’a semblé sans relief, et à Agnès qui m’a insupportée.
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La lecture d’Illska d’Eiriku Örn Norddahl m’a donc été fastidieuse, à part la partie lituanienne historique et le personnage d’Arnor qui m’a beaucoup plu, je n’ai pas réussi à accrocher à ce récit ni au parti pris de l’auteur. Dommage vu mon intérêt pour les thèmes abordés, mais ce roman n’était pas au final pas du tout pour moi.
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Publié le 20 Août 2015 aux Editions Métailié, traduit de l’Islandais par Eric Boury, 608 pages.
28e participation au Challenge 1% Rentrée Littéraire 2015
Bon, ben voilà qui me fait un peu reculer. J'avais lu un précédent avis plutôt enthousiaste et j'étais à la fois intriguée par ce livre et aussi très hésitante.
Ce sera la bibliothèque ou rien…
C'est vrai que la façon qu'a l'auteur d'introduire ces "interludes maléfiques " dans son récit peut passer pour un procédé pas toujours digeste, mais j'ai trouvé qu'au final, ce procédé servait très justement son propos : démontrer l'omniprésence et l'éternité du mal. J'ai beaucoup aimé cette lecture, que j'ai trouvée originale et forte.
Une lecture mi-figue mi-raisin pour moi aussi. Fastidieuse, mais franchement intéressante en même temps!
Bon, ce n'est pas après la lecture de ton billet que je vais avoir envie de découvrir ce livre.
un abandon en ce qui me concerne.
@ Clara : je te comprends…
@ Tant qu'il y aura des livres : il a plu à certains mais ce n'est pas moi qui vais donner envie de le lire…
@Marie-Claude : c'est vrai qu'il y a des côtés intéressants mais pas assez à mes yeux pour faire pencher la balance
@ingannmic : c'est vrai que c'est le parti pris de l'auteur et je le comprends mais cela a vraiment nui à ma lecture. En tout cas je suis contente qu'il ait trouvé son public avec toi
@Delphine Olympe : peut etre que la bibliotheque est un bon compromis en effet…
Une lecture fastidieuse, ce n'est pas du tout ce que je cherche en ce moment ! J'étais déjà hésitante, alors… 😉
Un des seuls livres de la rentree que j'ai vraiment envie de lire , euh…étonnant comme les ressentis sont différents !
@ Mior : pourtant si tu savais combien j'avais envie de l'aimer!
@ Kathel : et pourtant c'est rare que j'abandonne, même temporairement, un roman avant la fin…