Apocalypse Bébé – Virginie Despentes

Cette semaine, j’ai relu un peu par hasard « Apocalypse Bébé » de Virginie Despentes que j’avais lu à sa sortie, et dont j’avais gardé un bon souvenir. Bien m’en a pris, car j’ai adoré cette relecture!
« Apocalypse Bébé » raconte une enquête, celle que mène une jeune femme détective, Lucie Toledo, pour retrouver une adolescente, Valentine, qui a disparu. Pour atteindre son but, elle est épaulée par une femme étrange, qui connait tout et tout le monde, La Hyène.
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Virginie Despentes a le chic pour appuyer doucement là où ça fait mal, et pour créer des personnages pertinents et toujours bien vus, auxquels on s’attache même pour les plus désagréables d’entre eux.
Ayant lu « Petite Agitée » entre temps, je me suis d’ailleurs demandée si elle ne s’était pas inspirée de Manon Manoeuvre pour le personnage de Valentine, l’ado rebelle des beaux quartiers. J’ai adoré le portrait de François, l’écrivain en perte de vitesse, prêt à tout pour passer dans les médias et obsédé par les ventes de ses livres. Dommage cependant que le personnage de Lucie, qui est pourtant la narratrice principale, soit un peu trop falot, elle mériterait un deuxième volume où elle s’affirmerait plus.
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Pour ceux qui auraient été rebutés par les premiers livres de Virginie Despentes, celui-ci est bien écrit, très fluide à lire, et relativement grand public– il a d’ailleurs été couronné du Prix Renaudot en 2010. L’auteur n’a pourtant rien perdu de son punch, qui est juste mieux canalisé, et de sa défiance punk envers l’Etat, et elle livre ici une critique virulente de l’Etat-Policier. qui profite d’un pays déstabilisé pour renforcer surveillances et sanctions.
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Il est d’ailleurs vraiment intéressant de relire « Apocalypse Bébé » après les deux premiers tomes de « Vernon Subutex », car on y sent vraiment les prémices de la trilogie. Déjà parce que la Hyène en est un personnage commun, mais surtout car Virginie Despentes nous balade dans des endroits très différents, que ce soit les beaux quartiers parisiens, les cités, les soirées lesbiennes de Barcelone ou les milieux altermondialistes. Le tout en dessinant une fresque sociale avec une collection de personnages tous autant réussis les uns que les autres.
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Il est toujours très agréable de redécouvrir un roman cinq ans après, et de préférer la deuxième lecture à la première. J’ai savouré « Apocalypse Bébé » de Virginie Despentes, que j’ai lu avec délectation, et je pense même que je l’ai plus apprécié que les Vernon Subutex!
Publié le 18 Août 2010 aux Editions Grasset, 352 pages. Existe aussi en poche au Livre de Poche.

8 commentaires sur “Apocalypse Bébé – Virginie Despentes

  1. @ Tiphanie : J'ai trouvé King Kong Théorie brouillon tant dans le fond que la forme mais avec des idées vraiment intéressantes.
    @ Paméla : oui j'étais super contente de la retrouver 🙂
    @ Joëlle : je suis sûre que tu vas l'aimer
    @ Electra : jamais lu Virginie Despentes ? Mais il faut absolument y remédier !:-)

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