Grâce au Mois Anglais, j’ai eu l’occasion de sortir enfin de ma PAL un livre qui m’intriguait beaucoup : « Tout ce qui nous submerge » de Daisy Johnson, finaliste du Man Booker Prize à moins de trente ans….
Gretel, âgée d’une trentaine d’années, vit avec sa mère Sarah, qui semble mentalement perturbée… On comprend que la mère et la fille ont vécu en marge de la société jusqu’au jour où Sarah a brutalement disparu, alors que Gretel avait seize ans. La jeune femme n’a cessé de rechercher sa mère et veut savoir pourquoi celle-ci est partie, mais aussi ce qui est arrivé à Marcus, l’adolescent qui a vécu avec eux quelques semaines avant de disparaître lui aussi.
Le récit alterne entre l’époque contemporaine et des flashbacks situés avant la disparition de Sarah. C’est l’atmosphère que j’ai préférée dans ce roman : une ambiance onirique, pleine de mystère, où la nature – la forêt, l’eau – tient une grande place. Le suspense est également très porteur : durant tout le roman j’ai eu envie de savoir pourquoi Sarah était partie et qui était ce fameux Marcus. Il y a d’ailleurs quelque chose de fascinant dans ce roman, peut-être parce qu‘il m’a fait penser à un conte, avec ces symboles, ce flou identitaire, cet adolescent qui déambule dans la forêt, et ces femmes qui, telles des sorcières, semblent posséder des pouvoirs mystérieux.
En fait d’un conte, c’est un mythe qui est ici revisité. Cela aurait pu être une superbe idée, mais même si j’ai apprécié cette proposition de Daisy Johnson, j’ai quand même trouvé que le mythe n’était pas assez exploité et arrivait un peu comme un cheveu sur la soupe dans le roman, tout comme la profession de lexicographe de Gretel ou encore le vocabulaire inventé par elle et sa mère.
C’est dommage car la construction de l’ouvrage, la plume et l’imagination de Daisy Johnson m’ont beaucoup plu. « Tout ce qui nous submerge » est un livre fort et marquant, qui n’est pas exempt de défauts et de maladresses, mais qui reste suffisamment intriguant pour que j’aie envie de retrouver l’auteure pour son prochain roman.
Publié en Février 2019 chez Stock, traduit par Laetitia Devaux, 352 pages.
27e lecture de la Rentrée Littéraire de Janvier 2019.
Bin quand meme….cela donne envie de le lire…tant de mysteres…..
oui, il y a vraiment un bon suspense !
étrangement je suis passée complètement à côté . le voici donc traduit …
tes bémols (encore une fois) me disent qu’il peut attendre que ma pal diminue enfin !
haha, tu sais bien que ta PAL ne diminuera jamais ^^
Nos ressentis se ressemblent, pas d’adhésion complète mais l’impression d’avoir rencontré une plume… C’est déjà pas si mal 🙂
oui, je suis curieuse de lire son prochain roman
J’ai également trouvé que le mythe d’Oedipe arrivait comme un cheveu sur la soupe et gâchait complètement le roman. La relation mère-fille, le bonak étaient suffisants intéressants et intrigants pour faire un bon roman. C’est vraiment dommage car j’ai trouvé la plume de Daisy Johnson vraiment prometteuse.
la réécriture du mythe était une idée intéressante, mais elle aurait mérité d’être mieux développée, en tout cas de façon plus précoce dans le roman…