« La Nuit des Béguines » est un roman d’Aline Kiner lu dans le cadre de Bibliomaniacs, qui se déroule à Paris en 1310, alors que les tensions religieuses font rage : les Templiers sont emprisonnés dans l’attente de leur procès, et une béguine de Valenciennes, Marguerite Porete, est brûlée sur la place publique pour avoir écrit un livre considéré comme hérétique, « Le miroir des âmes simples », ce qui suscite de la suspicion envers l’ordre français des béguines.
Maheut, une jeune fille qui a fui un mariage forcé, trouve refuge au béguinage de Paris. Ysabel, une femme d’un certain âge qui en est l’un des piliers, l’accueille, la soigne et la cache chez l’une de ses amies, qui tient un commerce d’étoffes…
Je ne suis pas une grande adepte des romans historiques, et le Moyen-Age n’est pas, et de loin, ma période préférée, mais je suis entrée très facilement dans ce livre qui mêle romanesque et fond très documenté. Je connaissais très peu le fonctionnement des béguinages et j’ai apprécié en savoir plus sur celui de Paris, fondé en 1264 par Saint-Louis, un ordre particulier, mi-religieux mi-laïque, où les femmes vivaient entre elles, loin de la domination d’un père ou d’un époux. Je savais également peu de choses sur l’ordre des Templiers et le récit est, sur ce plan, également très instructif.
On sent que l’autrice a entrepris des recherches poussées avant d’écrire ce livre, mais le roman est vraiment plaisant à lire, et accessible via l’histoire des trois personnages principaux : Ysabel, Maheut, mais aussi Ade, une très belle veuve qui possède une excellente éducation, sans parler de Marguerite Porete – qui a réellement existé – dont l’ombre plane sur l’intrigue. J’ai d’ailleurs trouvé que « La Nuit des Béguines » ferait une excellente série télé : le contexte est original et ces trois femmes, qui possèdent des vies et des personnalités très différentes, apportent la personnification nécessaire – de plus, j’ai aimé le pouvoir évocateur de ce roman, je n’ai eu aucun mal à imaginer lieux et personnages.
Un contexte historique passionnant, rendu très accessible grâce à une intrigue romanesque : une jolie découverte !
Publié en 2017 chez Liana Lévi, 329 pages.
A découvrir dans le 93e épisode du podcast littéraire Bibliomaniacs ici.
Je rejoins plutôt une de tes comparses des Bibliomaniacs (c’est Coralie, je crois) qui s’est ennuyée et a trouvé les personnages peu incarnés…
oui Coralie et Léo n’ont pas aimé !
je l’ai eu entre les mains, on m’en a dit du très grand bien mais comme toi cette époque.. et puis j’avais d’autres chats à fouetter mais je vois que tu as aimé mais apparemment les avis sont plutôt mitigés (ils étaient majoritairement très positifs à sa sortie)
je me suis procurée depuis d’autres romans historiques (mais sur l’histoire plus récente)
des pavés du coup, j’attends un peu ..
dans notre podcast, oui, 2 ont aimé/2 n’ont pas aimé, mais c’est plutôt une lecture que je recommande!
De mon côté j’ai beaucoup aimé ce roman et, de nombreux mois après je l’ai toujours très bien en tête. Contrairement à toi, j’aime les romans historiques (de temps en temps) et particulièrement cette période du Moyen-Âge et j’ai trouvé celui-ci vraiment bien documenté avec des personnages de femmes tels que cette époque en a produit.
on présente souvent le Moyen-Age comme une période obscurantiste et j’aime les livres qui montrent que cette période a aussi donné lieu à des avancées pour la femme, même si malheureusement, cela n’a pas duré longtemps !
Je fais partie de celles qui ont adoré ce roman ! J’ai beaucoup apprécié cette plongée dans le monde médiéval, très bien décrit, et dans les béguinages et leur côté féministe avant la lettre.
la description des béguinages est vraiment l’aspect qui m’a le plus plu !